Les dragons sont de retour dans Azeroth. L’extension Dragonflight de World of Warcraft est enfin sortie le 29 novembre dernier, et il est temps de revenir sur ce qu’elle a à proposer. Comme tous les deux ans désormais, Activision-Blizzard nous propose la suite des aventures de World of Warcraft, avec cette fois-ci le caviar de tous fans de fantastiques : une extension autour des dragons. Et pour une fois, les serveurs ont plutôt bien tenu (malgré les coutumières très longues files d’attente à la sortie de l’extension).
Et tout y est ! Montures, nouvelle classe et race autour des dragons (les Dracthyrs), le retour de protagonistes comme Irion ou Alexstrasza sur le devant de la scène, mais sans qu’il y ait de vrais troubles entre la Horde et l’Alliance pour une fois. Alors, est-ce que les nouveaux ajouts, au-delà de la hype autour des dragons, arrivent-ils à transcender le jeu de base ?
Conditions de test : Nous avons joué à World of Warcraft : Dragonflight pendant une dizaine d’heures avec un Dracthyr évocateur, le temps d’arriver niveau maximum et de découvrir toutes les zones.
Sommaire
ToggleUne histoire à ses débuts
On se retrouve donc trois ans après les événements de Shadowlands et la défaite du Geôlier qui nous avait tant donné de mal lors de la dernière extension sortie fin 2020. Et les problèmes ne sont pas près de s’arrêter pour Azeroth, et dans Dragonflight, il faudra à nouveau sauver le monde, encore. Mais cette fois-ci, le mal vient d’ailleurs : des îles aux dragons. Les Primalistes (les ennemis des titans) se sont réveillés, et ils sont de retour pour semer le chaos et pour en découdre avec les aspects. Mais ce fut aussi le réveil des Dracthyrs, des dragons anthropomorphes venus arrêter les Primalistes. La cinématique d’introduction était d’ailleurs suffisamment forte pour marquer le coup.
Voilà un résumé très concis de l’histoire de Dragonflight, avec le retour de tous les aspects, que ce soit Alexstrasza que l’on a déjà cité, mais aussi tous les autres : Neltharion, Ysera, Malygos et Nozdormu. Il y a alors plusieurs sous-intrigues qui sont présentes ici : empêcher les Primalistes de réduire en cendre Azeroth, restaurer le pouvoir des aspects ou encore décider de celui qui reprendra le trône du Vol noir entre les deux enfants d’Aile de Mort. Une continuité forte intéressante de Cataclysm suite à la folie de Neltharion.
Mais on a tout de même du mal à être foncièrement impliqués (pour le moment) dans ce nouveau pan d’Azeroth. Il est vrai qu’après Shadowlands, la folie d’N’Zoth, ou les énièmes tentatives de détruire Azeroth qui ont marqué l’esprit des joueurs, c’est assez difficile de faire mieux. Pour l’instant, Dragonflight nous propose un début d’extension assez convaincant, mais sans nous transcender non plus, nous laissant attendre les prochaines mises à jour et voir si l’on arrivera à être surpris et impliqués de nouveau.
Les Dragons, ça vole
Comme une évidence en cache une autre, pour nous, toutes les montures qui ont des ailes doivent obligatoirement voler. Mais comme toutes les extensions de World of Warcraft depuis Warlords of Draenor, il était impossible de voler sur les îles aux dragons pendant notre ascension jusqu’au niveau maximum. Et bien cette fois-ci non. Mettre comme titre « Dragonflight » et ne pas pouvoir voler aurait été difficile à comprendre. Il y a donc pour une fois, dès le début de l’aventure sur les îles, la possibilité de voler avec (seulement) 4 dragons que l’on vous donne en début d’aventure, mais en plus, un tout nouveau système de vol spécialement conçu pour cette extension.
En effet, peut-être dans une volonté de rendre le pexing (la phase de grind jusqu’au niveau maximum) et l’exploration plus intuitive et ludique pour le joueur, Blizzard a réfléchi à un système de vol, sans que ce soit infini ou frustrant, à base de charges comme si les joueurs et joueuses lançaient Epona au galop. Et une fois les charges épuisées, on fonce au sol en planant, sans pouvoir rien faire (il ne faudrait pas abuser de cette nouvelle feature). De plus, en supplément de pouvoir vous envoler dans les airs grâce à ces charges, vous pouvez accélérer pour aller beaucoup plus vite que dans n’importe quelle partie d’Azeroth, une certaine contrepartie en échange du vol infini.
Et d’un autre côté, le tutoriel est très bien construit. Étant donné que ce système de vol est totalement nouveau, il y a tout un didacticiel qui permet de mieux comprendre comment cela fonctionne. Surtout qu’il n’y a pas que l’accélération ou l’ascension à comprendre, mais aussi le comportement du dragon quand il pique, quand il remonte, quand il plane, quand il est sur la fin de sa charge, etc. Il faut savoir à quel moment contrebraquer pour garder le maximum d’énergie, comme un vrai planeur.
Pour résumer, c’est un des ajouts majeurs de cette extension qui rend l’exploration plus ludique et moins frustrante pour les joueurs, surtout que les îles aux dragons ont un design beaucoup plus aérien : on aura tendance à vouloir explorer dans les hauteurs des pics, pour récupérer des glyphes de dragons pour améliorer notre monteur. Car ce n’est pas tout ! Il y a tout un système d’arbre des talents pour améliorer notre vol (plus de charge, plus de vitesse, etc) et il y a même un onglet personnalisation pour customiser notre dragon comme on le souhaite.
Un peu de polish
À chaque nouvelle extension de World of Warcraft, il y a toujours eu un peu de polish (mais juste un peu) ! Dragonflight présente une nouvelle interface avec des changements de tous les côtés, que ce soit dans les options, les barres de vies, les barres d’actions, tout y est. Mais d’autre part, il y a eu aussi un travail d’animation assez conséquent sur les nouvelles features du jeu. Le vol sur l’île des dragons n’est plus autant mécanique qu’avant, il paraît beaucoup plus naturel et logique, et ce simple ajout et le bienvenu.
Dans un autre temps, on a ressenti le même travail de polish sur les Dracthyrs et sur les sorts d’évocateur. L’animation des attaques paraît beaucoup plus travaillée et naturelle, et ça redonne un autre souffle aux animations déjà connues des attaques de WoW. Cet ajout est vraiment appréciable, car l’interface et les animations méritaient grandement un petit coup de jeune. Il faudrait clairement étendre cela à tous les pans du jeu, mais malheureusement, nous ne sommes pas encore à ce niveau-là.
Les Dracthyrs ou les Drac-pires ?
Voici une autre feature importante de World of Warcraft : Dragonflight, le réveil de la race Dracthyr dans Azeroth et de leur seule (et unique) classe : l’Évocateur. Comme nous le disions précédemment, le réveil des Primalistes a aussi entraîné celui de leurs ennemis, ces fameux Dracthyrs, une race anthropomorphe comme les Worgens ou les Pandarens, semblables à des dragons, utilisant le pouvoir de ces derniers. Présenter la classe Évocateur est assez particulier. En effet, il s’agit d’une sorte de mage à mi-distance avec pour la première fois, des sorts à chargement avec différents paliers. Chaque palier augmente les effets de l’attaque, comme infliger plus de dégâts (avec le Souffle de Feu par exemple) ou toucher plus d’ennemis à la fois.
L’évocateur Dracthyr a par ailleurs deux spécialisations, une spécialisée Soin (nommée Préservation qui fait appel à la magie verte) et une orientée Dégâts (nommée Dévastation utilisant la magie bleue). Cette nouvelle classe inclue une nouvelle ressource, l’Essence, représentée par 5 petits points bleus sous la barre de mana qui se recharge au fur et à mesure et permet de lancer les sorts de bases de façon beaucoup plus puissante. Cela permet d’instaurer une rotation de dégâts et un timing a respecter pour pouvoir tout enchaîner de façon fluide.
On ne sait pas trop quoi penser réellement de cette classe Évocateur. D’un côté, la classe semble être assez puissante en termes de dégât en PVE, mais que ce soit en solo ou en PVP, on a du mal à voir comment elle pourra s’en sortir convenablement. Mais le vrai point négatif se trouve sur la race en elle-même. En prenant en compte l’histoire des Dracthyrs et leurs pouvoirs, il se trouve que l’on a du mal à accepter qu’ils n’aient pas accès à d’autres classes comme Mage ou Guerrier.
Les Dracthyrs sentent un peu la fainéantise, car même en forme draconique pour donner un autre exemple, on ne voit apparaître que les épaulières et le centuron, contrairement aux Worgens dont presque toute l’armure est visible. Autrement dit, niveau transmo, vous pouvez déjà faire une croix dessus. Pour résumer, les Dracthyrs ne sont pas une franche réussite pour le moment, même s’il y aura sans doute des mises à jour pour modifier un peu la classe à l’avenir.
On prend les mêmes, et on recommence
WoW : Dragonflight ne renouvelle rien de façon concrète, surtout au niveau de la progression. Quelques features par-ci par-là sont là pour pimenter un peu l’expérience, mais la formule est exactement la même niveau grind : on fait la quête principale de la zone, on change après avoir fini, on fait des donjons à côté pour aller plus vite, et c’est tout. Nous aurions clairement aimé que cette formule change un tant soit peu avec le temps notamment car nous avons ressenti un certain ennui à se rendre compte que l’on jouait concrètement à la même chose, avec seulement des décors ou des dialogues différents.
Cette sensation est présente un peu partout dans cette extension, comme des patterns déjà existants qui ont été uniquement « améliorés » pour l’occasion. Quand on voit les character-designs du premier raid « Caveau des Incarnations », les modèles 3D utilisés se trouvent être des modèles d’Elfs, de Taurens, de Proto-drakes, avec de nouvelles armures ou designs. Et c’est précisément le même problème sur les Worlds Boss, qui sont tous des Proto-drakes. Globalement, on s’en rend compte assez rapidement et ce sentiment de réchauffé fait vraiment du tort au jeu et à l’impact qu’il a sur nous.
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