Woven est un jeu indépendant mélangeant narration, puzzles et aventure ayant subit une aventure rocambolesque avant sa sortie. Le titre d’Alterego Games basé à Utrecht aux Pays-Bas, avait à l’origine loupé sa campagne Kickstarter, avec seulement 40 606 € récoltés sur les 85 000 € demandés. Bienheureusement, cette petite équipe hollandaise ne s’est pas découragée pour autant, et a réussie à terminer le jeu.
Ensuite, ce dernier a pu sortir sous la houlette de l’éditeur Stickylock Studios le 15 novembre dernier sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Résultats des courses, on trouve là un jeu aussi original que singulier dans son approche.
Condition de test : Nous avons terminé Woven entre 6 et 7 heures de jeu, en sachant qu’il y avait encore des collectibles à ramasser. Le jeu a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 ghz.
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ToggleLe monde laineux de Woven menacé par des créatures métalliques
L’histoire de Woven est tout bonnement particulière. Nous incarnons Stuffy, un éléphant tout de laine vêtu, parcourant le monde tricoté où vivaient autrefois diverses espèces laineuses. Errant seul, Stuffy tombe par hasard un beau jour sur une petite créature métallique amnésique du nom de Glitch. Nos héros vont évoluer dans un monde de laine, où ils vont devoir découvrir quelles sont les motivations des machines métalliques ayant envahies ce monde, et quel lien à Glitch avec ces dernières.
Très clairement, Woven se dote d’une atmosphère totalement adorable, calme et plutôt agréable dans l’ensemble. Le narrateur nous racontant l’histoire est aussi aux petits oignons, nous donnant l’impression d’écouter un conte pour enfant. L’interaction entre nos deux comparses est enthousiasmante, et le fin du titre d’Alterego Ggames passe un petit chemin pour le moins intéressant et plutôt mignonne, comme le reste du jeu en somme.
Au niveau de sa direction artistique, Woven est sensationnel et envoûte directement. Le soft nous propose un style graphique cartoon et tout tricoté dans ses textures, pour un cachet tout bonnement singulier. Cela aide à compenser les quelques faiblesses techniques et bugs du soft.
En effet, certains niveaux sont faibles dans la modélisation, mais cet habillage artistique nous fait vite oublier ce détail. En plus, le jeu est pas mal fluide, avec des modèles 3D bien modélisés dans l’ensemble. On regrettera juste quelques animations rigides. Mais sinon, le tout reste honnête et agréable à l’œil pour une production indépendante.
Un gameplay original et rafraîchissant, avec des défauts
Au niveau de son gameplay, Woven a des mécaniques bien particulières. Exceptés les déplacements relativement simplistes et efficaces de nos personnages à la souris, manette ou au clavier en fonction de vos envies, Stuffy sera totalement modulable. Via des machines de tricotage que l’on trouve un peu partout sur la map, nous pourrons changer la couleur de Stuffy, comme sa forme.
Pour ce faire, nous devrons trouver des plans d’animaux via d’autres machines, en réalisant un mini-jeu musical. Une fois les plans trouvés, vous pourrez changer Stuffy membre par membre ce qui lui changera sa forme. Le bougre bénéficiera en sus de nouvelles capacités à utiliser afin de progresser. Stuffy pourra entre autres sauter de falaise en falaise, pousser des objets lourds et j’en passe. Ce système de jeu est bougrement original, avec les capacités spéciales modulables de Stuffy au service du gameplay. L’interaction entre Stuffy et Glitch sera aussi complémentaire.
Via des icônes à utiliser en bas de l’écran tout comme Stuffy, notre créature métallique aura d’abord la faculté d’utiliser sa lumière pour éclairer les diverses zones ou l’utiliser dans certaines énigmes. Ensuite, nous aurons son scan permettant de récupérer de nouveaux modèles de couleur pour Stuffy, voire de rentrer dans des machines métalliques pour changer de forme notre éléphant de laine. Glitch aura également cette possibilité d’activer les nombreuses autres machines afin d’y dénicher un nouveau plan sous forme d’animal tout en laine.
Cette complémentarité est intelligente, comme la plupart des puzzles à résoudre. Si quelques-uns sont répétitifs à la longue, force est de constater que les développeurs arrivent à apporter une variété à ceux-ci. De puzzles à replacer correctement en passant par des rouages à trouver voire des mécanismes à activer dans l’ordre, Woven ne manque pas d’inventivité pour renouveler l’expérience de jeu. C’est ce qui fait son charme et on ne s’ennuie jamais dans le jeu car certains puzzles montent crescendo en difficulté, et nous forcent à utiliser quelquefois notre matière grise.
Autre chose à noter dans Woven, c’est que l’on ne pourra jamais mourir. Effectivement, si vous vous faites avaler par diverses créatures métalliques malgré les mises en garde du narrateur, vous serez capturé dans le ventre de la bête. A vous ensuite d’en sortir en utilisant vos capacités qui vous aideront à en sortir. Les développeurs ont incontestablement privilégié un moyen original de ne pas frustrer les joueurs avec l’échec.
La production D’alterego Games tente également le touche-à-tout dans la construction de son level-design. Le soft alterne entre narration linéaire, différents embranchements voire des zones légèrement plus ouvertes. Ce mélange est une réussite, avec divers chemins à prendre pouvant parfois vous mener à une tripotée de collectibles cachés. Tout ceci encourage pour le coup l’exploration. Tout est bien fichu globalement, mais on regrettera un niveau en particulier devenant particulièrement confus et brouillon. Mettons cela sur le compte de l’inexpérience du studio.
Durée de vie et bande-son, ça vaut quoi ?
Sur la durée de vie, Woven est honnête. Il faut compter au moins 6h pour voir le bout de l’aventure, et terminer les 5 niveaux du soft, qui peuvent prendre une bonne heure voire une heure et demi en fonction de votre niveau à progresser dans le soft. Les nombreux collectibles à ramasser comme les modèles de couleur, tricots, les grottes ou les mémoires de Glitch seront là pour étoffer la durée de vie. Il faut bien admettre que ce n’est pas si ridicule pour un titre tarifé à 19,99 €.
On finit avec le sound design, particulièrement réussi dans son ensemble. Le doublage en anglais du narrateur est tout simplement ensorcelant avec il faut l’avouer, un bon acting en globalité. Mais concernant les musiques, elles sont peut-être un peu trop sobres. C’est clairement un souci même si qu’on se le dise, le côté enfantin et paisible des thèmes musicaux collent bien à la direction artistique de Woven. En clair c’est plus que convenable, mais les développeurs devront faire un peu plus d’efforts sur leur prochaine production.
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