Pour celles et ceux qui ne savent pas ce qu’est Wraith: The Oblivion – Afterlife, il s’agit d’un titre horrifique en VR prenant place dans le lore de World of Darkness. Ce background regroupe notamment de nombreuses licences avec Vampire: The Masquerade, ou encore Werewolf: The Apocalypse.
Aujourd’hui, c’est ainsi au tour de Wraith: The Oblivion – Afterlife de s’insérer tranquillement dans ce merveilleux World of Darkness. Développé par Fast Travel Games qui en est à sa troisième production après Apex Construct ou encore The Curious Tale of the Stolen Pets, et après une preview du soft que nous avions accueilli tièdement, le titre est-il finalement une production horrifique en VR à ne manquer sous aucun prétexte ?
Conditions de test : Nous avons terminé Wraith: The Oblivion – Afterlife en 6h de jeu. Le titre a été testé sur l’Oculus Rift S avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
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ToggleUne séance de spiritisme qui tourne mal…
Comme nous avions pu le voir sur notre preview, Wraith: The Oblivion – Afterlife dispose d’une narration de départ des plus charmantes. Vous prenez le contrôle d’Ed, un photographe ayant perdu la vie à la suite d’une mystérieuse séance de spiritisme qui ne s’est pas passée comme prévue dans le manoir Barclay. Sous sa forme purement spectrale désormais, notre héros va devoir enquêter sur ce qu’il s’est réellement produit lors de cette séance, tout en y affrontant des entités surnaturelles peu recommandables.
Indéniablement, le scénario de Wraith: The Oblivion – Afterlife, s’il reste très mystérieux au début, parvient finalement à s’épaissir au fil du jeu. Tout est clairement bien ficelé grâce à certains flashbacks prenant place sous vos yeux et présentant les divers protagonistes de ladite séance de spiritisme, dont ces derniers ont évidemment leurs propres motivations. Qui plus est, les rebondissements sont légions sur ce titre, porté également par l’alter ego « maléfique » d’Ed, vous orientant dans le jeu et vous donnant d’énormes doutes sur ses réels desseins.
En somme, on est charmé du début à la fin sur le fil rouge du soft, nous révélant des informations au compte-gouttes, tout en étoffant le background des entités surnaturelles, possédant une véritable histoire pour chacune d’entre elles en récupérant de nombreuses lettres ou journaux en guise de collectibles à chercher dans le manoir. Incontestablement, Fast Travel Games a pris du galon dans la qualité d’écriture plutôt soignée et diablement réussi sur ce titre horrifique en VR.
Clairement, tout est maîtrisé de bout en bout en dépit d’une fin qui aurait méritée d’être un poil plus travaillée. Toutefois, cette fable surnaturelle nous aura clairement plu sous toutes ses coutures. Dans les points positifs, Wraith: The Oblivion – Afterlife propose une direction artistique tout bonnement excellente. Il est toujours difficile de varier les décors quand un titre se passe uniquement dans un manoir mais qu’on se le dise, la diversité des pièces et la grandeur de ce manoir est plaisante à parcourir d’un long hall, en passant par diverses chambres et cuisines terrifiantes, ou encore un jardin et une piscine.
Tout y est sinistre comme pesant dans son ambiance, et c’est bien tout ce que l’on demande à un jeu horrifique en VR, dont l’immersion est tout simplement brillante du début à la fin. On regrettera juste que le titre soit assez léger en matière de jumpscares, mais le tout est compensé par l’ambiance pesante du jeu, omniprésente et donnant des frissons à chaque instant.
Fantômes contre fantômes
S’il y a bien une chose que l’on peut déjà pointer du doigt sur le titre de Fast Travel Games, ce sera inévitablement les déplacements de notre protagoniste. Ne soyez pas pressé avec ce dernier, car le bougre se déplace très lentement. C’est d’ailleurs encore pire lorsque Ed est en position accroupie, et cela peut être véritablement gênant lorsque vous voulez passer le plus vite possible dans le dos d’un spectre par exemple. Il est donc dommage que ce premier point soit mal équilibré, car la maniabilité en elle-même est toujours aussi intuitive sur l’Oculus, et sans véritables accrocs exceptés quelques bugs qui peuvent parfois s’avérer gênants.
Outre ce petit point noir qui pourra logiquement agacer les plus impatients d’entre vous, Wraith: The Oblivion – Afterlife s’offre diverses séquences de jeu qui restent dans la veine de pas mal de titres horrifiques. Dans un premier temps, vous aurez en toute logique une progression à base d’objectifs à remplir qui s’apparentent la plupart du temps à trouver tels objets pour continuer à avancer, voire des clés à trouver pour avancer dans le jeu. La progression reste classique en somme, avec parfois des énigmes qui sont légères et plutôt faciles car la solution de celles-ci sont d’une facilité déconcertante.
Dans un second temps, il y aura inévitablement ces phases de cache-cache avec les différents spectres. Là encore, c’est une fois de plus assez typique d’un jeu d’horreur. Vous devrez en effet apprendre le pattern de ces entités, et tenter de vous faufiler discrètement tout en réalisant votre objectif en cours et en ne vous faisant pas repérer. Si c’est le cas, vous devrez prendre vos jambes à votre cou, balancer ce qui peut vous tomber sous la main, ou bien vous cacher dans des placards en espérant que ces derniers ne vous y trouvent pas et ne finissent pas par vous zigouiller.
En clair, si ces phases de cache-cache avec les spectres sont très basiques sur la forme, les situations dans lesquelles vous les affronter se révèlent variées, stressantes et demandent un minimum de réflexion sur le fond. On y note un certain passage dans le noir complet et vous devez en éviter un et avec votre lampe torche en guise de source de lumière. D’ailleurs, on regrette un contraste très inégal entre les effets d’ombre et de lumière, donnant parfois une visibilité quasi nulle même si on utilise la lampe-torche pour éclairer les endroits trop sombres.
Ceci dit, et pour se démarquer des autres jeux d’horreur du marché en VR, notre protagoniste se dote aussi de pouvoirs spectraux. A l’aide de ceux-ci, Ed pourra par exemple via sa lampe-torche aveugler les spectres venant lui chercher des noises ou libérer certains passages bloqués, voire en l’occurrence utiliser son appareil photo afin de déclencher divers souvenirs. Qui plus est, notre personnage débloquera au fil du jeu d’autres pouvoirs comme le fait de traverser les murs quand c’est possible par exemple.
Ces mécaniques de jeu donnent ainsi une petit pointe d’originalité au soft, même si ces fameux pouvoirs ne sont au final qu’assez peu exploités à leur summum. C’est donc bien regrettable, mais sachez cependant que le soft s’alloue une petite difficulté par le fait que notre personnage dispose d’assez peu de santé représentée en corpus – un ou deux coups d’un spectre vous tue. Quant aux pouvoirs spectraux, ils sont représentés en pathos, notamment pour utiliser la lampe torche. Là encore, ces deux systèmes ne sont finalement qu’assez peu utiles en jeu, et c’est aussi dommage.
Bref, concernant la durée de vie, elle est assez correcte. Il faut compter en globalité 6h de jeu environ pour venir à bout du titre. Avec une difficulté équilibrée dans son ensemble, Wraith: The Oblivion – Afterlife peut allonger un peu plus sa durée de vie avec les quelques collectibles à récupérer, qui ne sont autres que divers documents ou lettres apportant un plus d’épaisseur au lore du jeu. Pour seulement 29,99 €, autant dire que c’est largement décent.
Quelques soucis d’intuitivité pour une bande-son et des graphismes divins ?
Bien évidemment, tout n’est pas parfait dans le jeu. Le titre aura en effet quelque coquilles à son actif, à commencer par son level-design. Si ce dernier est cohérent et dispose d’une belle variété dans les décors, sa construction n’en est pas moins labyrinthique. Et s’il y a la possibilité via une touche de nous indiquer plus ou moins l’objectif à atteindre, on est parfois un peu perdu sur savoir où aller concrètement. Cela peut vite devenir pénible, et heureusement que cette fameuse touche pour indiquer l’objectif sauve la mise. Mais parfois, ce n’est pas suffisant.
Autre point à aborder, l’inventaire d’Ed. Il faut bien l’avouer, celui-ci est finalement intuitif, et pas désagréable à utiliser pour y équiper notre appareil photo, lampe-torche, et j’en passe. Cependant, on regrette que cet inventaire, apparaissant via la pression d’une simple touche, ne permette pas réellement de lire nos différentes lettres ou notes ramassées. Du moins, nous n’avons pas nécessairement trouvé comment faire réellement, et cela pourra peut-être agacer quelques joueurs avides de lecture.
Au-delà de ça, les graphismes de Wraith: The Oblivion – Afterlife sont un pur plaisir pour notre rétine. Si on le compare aux jeux VR actuels, force est de constater que le soft est bourré de détails, avec de bien belles textures et une modélisation des modèles 3D satisfaisantes. Les divers effets graphiques fonctionnent aussi du feu de dieu, mais nous pourrons lui reprocher une distance d’affichage discutable. Néanmoins le soft est beau, fluide, garanti sans motion sickness, très jouable et c’est tout ce qu’on lui demande, en dépit de légers bugs de collisions.
En dernier point extrêmement positif, nous aurons la bande-son, de haute volée. Effectivement, les doublages en V.O. sont impeccables, jusque dans les effets sonores inquiétants qui renforcent le sentiment d’angoisse et de peur de tous les instants. Les bruitages sont également de bonne facture, et nous obtenons fatalement un sound design et des thèmes musicaux parfaitement en accord avec l’aspect glauque et sinistre de Wraith: The Oblivion – Afterlife, faisant penser à tous les films d’horreur surnaturel possibles et imaginables.
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