Devenu un JRPG culte à sa sortie sur Wii en 2011, Xenoblade Chronicles Definitive Edition est le remaster tant attendu par de nombreux fans rêvant de pouvoir le refaire dans de bonnes conditions et par des joueurs curieux souhaitant le découvrir. Est-ce que la Switch parvient à sublimer le titre de Monolith Soft ? Accuse t-il le poids des années ? Que vaut le chapitre additionnel ? On vous dit ce qu’il en est.
Condition de test : Nous avons terminé le titre pratiquement à 100% en jouant plus d’une centaine d’heures, et nous avons également complété le chapitre additionnel de bout en bout. Nous avons joué 80% du temps en mode dock et le reste en mode portable.
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ToggleToujours bon après 10 ans ?
Preuve que Xenoblade Chronicles mérite son rang est qu’il s’apprécie toujours autant même après 10 ans. Son histoire prenante et bien rythmée, de même que ses personnages attachants font que l’on s’ennuie rarement en suivant le fil principal ce qui n’est pas le cas des quêtes annexes toujours affreusement trop nombreuses et prenant presque des airs de MMORPG. Toutefois, ce qui fait que l’on supporte ce dernier défaut est l’environnement majestueux dans lequel on évolue : deux énormes titans qui se sont jadis affrontés dans une lutte sans merci. Armé d’une épée aussi légendaire qu’énigmatique, vous entamez un périple pour percer ses secrets après un tragique événement.
Ce contexte transforme notre périple en émerveillement de tous les instants avec des panoramas à couper le souffle, le tout enrobé d’une des meilleures bandes-son de son genre. Le sentiment d’exploration et d’aventure est intact, et c’est ainsi Xenoblade Chronicles Definitive Edition prend tout son sens. Ce remaster sur Switch permet enfin de dévoiler tout le potentiel artistique du titre. Il ne s’agit pas d’un simple lissage, nous sommes dans une version deluxe en la matière.
Les modèles des personnages permettent de mieux visualiser leurs sentiments étant donné que nous avons souvent des plans serrés sur les visages lors des cinématiques (en plus d’uniformiser avec Xenoblade Chronicles 2), mais c’est surtout la profondeur de champ et les textures qui lui redonnent une seconde jeunesse. Le travail réalisé est clairement à la hauteur des attentes.
Mode portable et mode docké
Monolith Soft a tiré les leçons du passé avec Xenoblade Chronicles 2 qui souffrait techniquement sur Switch, et en particulier en mode portable. Pour Xenoblade Chronicles, déjà sur Wii, le titre accusait de quelques chutes de framerate lorsqu’il y avait beaucoup d’éléments à l’écran. En ce qui concerne Xenoblade Chronicles Definitive Edition, on peut dire qu’il est irréprochable à cet égard, du moins sur un écran télé.
En mode portable malheureusement, c’est une autre histoire avec certes toujours une fluidité correcte, mais au prix d’une résolution très faible donnant un effet de flou qui gâche quelque peu l’expérience. Comme pour la version New 3DS, on ne lui rend pas justice en jouant en mode portable. Mis à part pour remplir des quêtes rébarbatives, on ne conseillera pas cette utilisation. Ainsi, si vous possédez une Switch Lite, on vous conseille d’y réfléchir à deux fois.
Un effort de correction
Non content de rendre son bébé visuellement plus beau, Monolith Soft en a profité pour corriger quelques défauts bien enquiquinants. Rappelons que le système de combat est de la stratégie en temps réel. Lorsque vous contrôlez un personnage, vous pouvez le déplacer et utiliser différentes attaques appelées « Arts ». Le timing et le placement sont donc essentiels pour venir à bout des ennemis car certains arts infligent des effets bonus ou des dégâts supplémentaires selon la position où vous attaquez, comme le fameux « Back Slash » de Shulk qui fait très mal dans le dos.
Cette Definitive Edition nous donne enfin une indication sur les Arts (un point d’exclamation) lorsque l’on est bien placé. Dans les joutes, les ennemis changent souvent de cibles et ça bouge beaucoup en général, ce n’est donc clairement pas du luxe d’avoir cet ajout. En outre, bien qu’encore imparfaits, l’interface et les inventaires sont bien plus clairs, mais la palme est indéniablement décernée au sociogramme qui va vous économiser un temps fou pour trouver un PNJ en particulier et les objets qu’il peut offrir.
L’un des plus beaux cadeaux de ce remaster est sans conteste les nouvelles versions des musiques que l’on a tant appréciées. On ne l’attendait pas forcément sur ce terrain puisque les morceaux originaux font toujours très bien l’affaire. Vous pouvez d’ailleurs choisir vos préférences dans les menus, ce qui mettra tout le monde d’accord. Même chose pour le doublage avec le choix de l’anglais ou du japonais.
Du contenu supplémentaire pertinent ?
Visiblement, le contenu apporté par le Season Pass de Xenoblade Chronicles 2 a donné des idées aux développeurs pour apporter quelques nouveautés. On en profite pour dire que sur Wii, la durée de vie dépassait la centaine d’heures, on apprécie donc d’autant cette envie d’apporter une plus-value. Tout d’abord, nous avons le mode expert qui permet grossièrement de gérer son xp pour améliorer en priorité les personnages que l’on privilégie ou bien tout simplement adapter la difficulté à sa sauce.
Viennent ensuite les défis contre-la-montre qui se calquent sur le « challenge mode » du second volet où vous devez vaincre des vagues d’ennemis le plus vite possible. D’autres, vous imposent au contraire une équipe préétablie et un niveau bien défini. En gagnant ces défis, vous obtenez des gemmes servant à troquer des objets et des équipements uniques avec le sage noppon. C’est aussi une autre astuce pour aider le joueur à trouver de nombreuses ressources inutilement rares pour la colonie 6 que l’on salue.
Il s’agit d’un recyclage plutôt malin et on saluera surtout le challenge des défis, mais on reste tout le même dans le domaine du bonus. Loin de nous l’idée de faire la fine bouche, mais ce n’est pas non plus la panacée.
Que vaut le chapitre additionnel « Un avenir commun » ?
Finissons par la cerise sur le gâteau, un chapitre totalement inédit faisant suite à la fin du jeu de base, un an plus tard pour être précis. Bien que l’on sente les inspirations provenant du stand alone « Torna the Golden Country« , nous ne sommes clairement pas au même niveau. Les ambitions sont un peu moins hautes et l’on prendra surtout cette extension comme un bonus assez fan service. Nous n’en dirons pas plus sur le contexte pour éviter tout spoil, mais ne vous attendez pas à des révélations surprenantes.
L’expérience est courte mais assez rafraîchissante, les deux nouveaux personnages sont très vites attachants notamment grâce aux apartés plus travaillés que dans l’aventure principale. On regrette toutefois l’absence de la majorité du casting. Là où l’on est déçu c’est surtout au niveau du gameplay, l’équipe est réduite à quatre membres et les deux noppons ne sont en réalité que des clones de Sharla et Reyn (c’est tout de même assez drôle de les entendre sortir les mêmes noms d’arts en combat).
Parmi les bons points, on retient surtout les nouvelles musiques très funky-jazz qui rappellent encore le style du stand alone de Xenoblade Chronicles 2, et les Ponspecteurs qui offrent des coups ultimes plus spectaculaires que les enchaînements d’arts.
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