Forts de leur expérience accumulée depuis quelques années sur la série, les petits gars de chez Sega nous invitent à nous plonger une nouvelle fois dans la vie de Kazuma Kiryu avec Yakuza 6, afin de le suivre dans chacune de ses pérégrinations. Arrivant à la suite de grosses pointures, telles que Dragon Ball FighterZ ou encore Monster Hunter World, ce soft à fort à faire s’il veut pouvoir s’imposer sur la scène internationale. Néanmoins, l’année 2017 nous l’a montré, Kazuma Kiryu n’a rien à envier à ses rivaux. En effet, avec un splendide Yakuza 0 et un Yakuza Kiwami d’une qualité indéniable, les développeurs en charge du projet ne pouvaient pas être plus en confiance pour amener le Dragon de Dojima à son point culminant. Quoi qu’il en soit, ce Yakuza 6 doit, lui aussi, présenter une belle copie s’il veut maintenir la réputation de ses aînés. Mais est-ce chose faite ?
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ToggleYakuza 6 ? Kazuma Kiryu, tout simplement !
Pour commencer, attardons-nous légèrement sur le scénario de Yakuza 6 qui est, encore une fois, un grand point fort. Ce dernier est assez bien amené et avance à un rythme plutôt correct, alternant entre cinématiques, cutscenes et phases de gameplay. Il y aura pas mal de lecture, ce qui pourrait en rebuter certains d’entre vous, d’autant que le soft n’est sous-titré que dans la langue de Shakespeare, mais essayer de tout comprendre ne sera pas une perte de temps, tant tout est génial. Un film pourrait aisément être réalisé sur base de la trame principale, comme c’est le cas à chaque fois qu’un jeu de la licence voit le jour, hormis peut-être pour Yakuza Dead Souls, j’en conviens. Pour vous faire un rapide résumé, Kiryu, alors qu’il est en train de récupérer de ses blessures du précédent jeu, est approché par la police qui l’invite à aller faire un petit séjour en prison. Après ses trois années d’enfermement, il peut réintégrer la société, et retourner auprès des enfants dont il s’occupe. Cependant, il découvre que la jeune Haruka a disparu. Notre ancien yakuza décide donc de retourner à Kamurocho pour tenter de la retrouver, mais découvre qu’elle est plongée dans le coma. Mais les nouvelles ne s’arrêtent pas là, puisque sa protégée se révèle en fait avoir un enfant, Haruto, dont il va falloir s’occuper pendant l’hospitalisation de sa mère. Afin de mieux comprendre ce qui est arrivé à Haruka durant le séjour de Kiryu au pénitencier, ce dernier va aller jusqu’à Onomichi Jingaicho, à Hiroshima, pour tout mettre au clair, et par la même occasion tenter de retrouver le père du bébé qui est désormais sous sa protection.
Malheureusement, il y a quelques mauvais points dans ce Yakuza 6. En effet, bien que la répétitivité des bagarres de rue peut être évitée, d’autres ne sont, quant à eux, pas esquivables. Dans ces derniers, je retiens notamment le léger retard, sur les autres grosses licences, en termes de graphismes. Bien que le chara-design soit assez bien réalisé, et fort plaisant, on a quelque peu l’impression que cela pourrait être mieux. De plus, les personnages non-jouables, qui arpentent les rues, sont tous des clones les uns des autres, avec quelques variations, et ils ne sont pas forcément agréables à regarder. Heureusement, les acteurs importants du soft ont reçu bien plus d’attention de la part des graphistes que les autres. Mais ce n’est pas tout, cet opus est également la proie de quelques ralentissements lors des combats de plus grosse envergure, ceux impliquant plus de dix personnes pour être exact. Enfin, certains petits bugs de collision sont aussi de la partie, surtout quand vous courrez dans la rue et que vous percutez quelqu’un. Il faut parfois plusieurs secondes, après la collision, à Kiryu pour avoir la réaction de bouger son épaule vers l’arrière. Et lors des combats, il peut lui arriver de décoller en arrière, et faire quelques étranges pirouettes, pour un coup pourtant esquivé ou porté trop loin de vous pour pouvoir vous toucher. Espérons donc un petit patch pour régler ce dernier souci.
Vous dépenserez pas mal d’énergie et de temps à échanger pléthores de coups avec divers opposants
Du côté des personnages, rien de bien surprenant pour ce Yakuza 6, vous incarnez toujours ce cher Kazuma Kiryu, qui est de retour à Kamurocho, après un nouveau séjour en prison. Pour les habitués, vous retrouverez des figures connues grâce aux précédents softs, comme Haruka, ou encore Date, mais aussi de nouveaux visages, comme les personnages qui rejoindront le nouveau clan de notre Dragon de Dojima, ou ceux qui l’aideront à atteindre son but final. Mais je tairais les noms de ces derniers afin de vous préserver de tout spoil gênant, si ce n’est les dix premières minutes de jeu approchées dans le premier paragraphe. Comme déjà souligné, chacun d’entre eux est bien travaillé visuellement parlant. Pour ce qui est des autres, c’est un, voire deux crans en dessous, même si les hôtesses ont un petit charme que n’ont pas les autres, sans doute parce qu’elles sont liées à des quêtes secondaires.
Et pour bien accompagner tous ces personnages, en premier lieu Kiryu, l’équipe en charge de ce Yakuza 6 a trouvé bon de mettre sur pieds une bande-son absolument magnifique. Chaque musique est un véritable régal pour le oreilles, et chaque morceau s’harmonise parfaitement avec le moment auquel il est lié. De plus, il n’y a pas vraiment d’impression de brisure entre les pistes, puisque lorsque l’on passe d’une musique calme à quelque chose de plus rythmé, pour les combats par exemple, le passage se fait plutôt bien, naturellement. Les bruitages et les voix sont également splendides, heureusement pour les doubleurs d’ailleurs. Petit point noir cependant, certaines conversations voient les lèvres et les mots légèrement désynchronisés, si l’on est en dehors des cinématiques.
Afin de clôturer cette première partie de test de Yakuza 6, pourquoi ne pas nous tourner vers un élément central de ce jeu ? Pour ceux qui ne connaissent pas bien la franchise, je parle ici des combats. En effet, vous dépenserez pas mal d’énergie et de temps à échanger pléthores de coups avec divers opposants. Comme nous y sommes désormais habitués, vous pourrez toujours utiliser le décor afin de vous aider, notamment en ramassant certains objets, toujours destructibles, et en les explosant sur le crâne de ceux qui vous cherchent des noises. A l’aide de la touche rond, Kiryu s’abaissera donc pour le saisir et le tour est joué. Malheureusement, vous n’aurez plus le loisir de prendre une moto à mains nues pour la lancer sur les gens, quel dommage. Ces combats, assez dynamiques, se clôtureront pour la plupart assez rapidement, du fait de la faible résistance du menu fretin qui pullule en ville. Il vous faudra attendre des lieutenants ou autres boss pour pouvoir vraiment déguster un peu plus les échanges de coups. Bien sûr, notre protagoniste pourra toujours utiliser sa « Heat Gauge » afin d’asséner des techniques plus puissantes, en utilisant parfois les objets que vous tenez en main ou, encore une fois, le décor, en écrasant le nez de votre ennemi sur une voiture, ou un mur de briques par exemple. De quoi bien vous amuser donc !
De retour, accompagné et plus occupé que jamais !
Comme vous l’aurez aisément compris, notre cher Kazuma Kiryu ne va pas revenir juste pour casser quelques mâchoires. A mesure que vous avancerez dans le scénario, vous pourrez rencontrer moult personnages de peu, ou pas, d’importance, qui auront quelques petites missions secondaires à vous proposer. Ces dernières, semblables à celles déjà disponibles dans les anciens opus, servent à vous faire gagner un peu d’expérience et quelques objets, voire de l’argent. Elles permettent également de rajouter un peu plus de profondeur à l’histoire générale et à injecter de la vie dans l’environnement du jeu, tout ne tournant, ainsi, pas autour de la trame principale. Ces dernières sont très variées, et peuvent aller de l’aide matrimoniale au recrutement d’une équipe de baseball. Bien entendu, d’autres éléments comme le live chat ou quelques échanges de coups seront aussi de la partie. Notre Dragon de Dojima est tellement serviable, qu’il ne peut s’empêcher de voler au secours de la veuve et de l’orphelin. C’est d’ailleurs dans cet ordre d’idées que l’on retrouve, dans ce Yakuza 6, une application mobile du nom de Troublr, qui apparaîtra assez tôt dans la partie. Cette dernière sert aux civils à appeler à l’aide lorsqu’un problème a besoin d’être réglé. Utiles pour engranger un peu d’expérience, ces missions sont facultatives et apparaissent de façon un peu aléatoire. Également de variétés fort diverses, il peut vous être demandé de distribuer quelques claques à des voyous du coin ou d’aider une mère à retrouver son enfant disparu. Généralement très aisées, ces quêtes ne vous prendront jamais plus de quelques minutes, et certains sont même chronométrées à cinq minutes maximum. Pour ces dernières, il ne m’a jamais fallu plus de deux minutes pour les terminer. Un ratio temps/expérience plutôt alléchant lorsque vous souhaitez faire un pause dans la trame scénaristique.
Notre Dragon de Dojima est tellement serviable, qu’il ne peut s’empêcher de voler au secours de la veuve et de l’orphelin
De plus, la série des Yakuza est passée maîtresse dans l’art de nous proposer toujours plus de contenu, par le biais d’activités annexes. Ces dernières rajoutent également de la vie au jeu, et nous permet de décompresser entre deux grosses batailles. Certes, on ne parle ici pas d’occupations très recherchées, puisqu’il s’agit des habituelles salles d’arcade, d’un peu de fléchettes et de musculation. Néanmoins, tout cela vous occupera pas mal de temps si vous vous prêtez au jeu. Et qui dirait non à une petite partie de Virtua Fighter ? Pas moi en tout cas ! De plus, si vous souhaitez faire le jeu à 100% et obtenir le platine de ce dernier, vous devrez obligatoirement passer par ces activités, alors autant en profiter petit à petit à mesure que vous avancez dans l’histoire non ? Donnez un peu de répit à ce bon vieux Kiryu-chan en lui permettant d’affronter une jolie demoiselle aux fléchettes ou en allant l’aider à entretenir sa silhouette de rêve à la salle de sport. Et si vous êtes plutôt porté sur la musique, il vous suffit d’en jouer ou de partir vers le bar-karaoké du coin pour y interpréter l’une des chansons disponibles et exploser tous les records !
Kiryu chante Tonight au karaoké
Enfin, et pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, les développeurs de Yakuza 6 ont jugé bon de rajouter un petit mode supplémentaire, accessible depuis le mode histoire. Il s’agit du mode créateur de clan. Assez rapidement dans l’histoire, vous rencontrerez quelques jeunes gens qui quémanderont votre aide pour faire face à d’autres sales gamins. C’est en acceptant de leur prêter main forte, que vous plongerez dans un mode semi-stratégique, semi-bourrin, à savoir le créateur de clan et les batailles qui en découlent. Pouvant rappeler les scénarios secondaires des derniers softs, à savoir l’agence immobilière de Kiryu ou les bars de Majima, vous passerez quelques heures à vous y consacrer si vous désirez en voir le bout. Au menu, gestion du clan, avec notamment un système de leaders, des petites frappes pour servir de chaire à canon et votre cerveau pour tout orchestrer.
Concrètement, vous aurez des missions qui consisteront à annihiler les forces de vos rivaux, en envoyant, de façon réfléchie, vos hommes au combat, sans y prendre part. Le tutoriel de ce mode est d’ailleurs assez complet. Vous devrez ainsi prendre les zones où sont postés vos adversaires pour étendre la domination de votre clan. Pour réaliser cela, il faudra grossir vos rangs, notamment en recrutant de nouveaux leaders, ce qui ne sera possible qu’en réalisant certaines missions secondaires, par chance ou en avançant dans le jeu tout simplement. Vous pourrez accéder aux différentes missions depuis le QG de votre clan, et vous commencerez ce scénario annexe avec trois leaders et deux classes de « soldats ». Pour améliorer votre clan, il faudra aussi passer par la dépense d’expérience dans vos compétences personnelles, via le téléphone de Kiryu, ou en faisant monter de niveau vos leaders, ce qui peut être fait soit en réalisant des missions de clan, soit en dépensant votre propre expérience pour l’allouer à vos leaders.
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