Un peu à la manière de son concurrent Pokémon, Yo-Kai Watch décide de sortir deux versions différentes (Esprits Farceurs et Fantômes Bouffis, dont le test est disponible ici) suivies d’une version alliant les spécificités des deux. Si ce modèle commercial n’est pas nouveau, il aura le mérite d’attraper au vol les joueurs ayant loupé les deux derniers opus. C’est déjà ça de pris.
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ToggleOn reprend les mêmes, et on recommence !
Si vous avez déjà joué à Fantômes Bouffis ou Esprits Farceurs (les deux itérations précédentes), vous ne serez pas dépaysé. Spectres Psychiques reprenant exactement les mêmes éléments que ses aînés. Quelques différences sont à noter, cela dit, mais cela n’impactera que très peu le scénario. Inutile donc de vous inquiéter de ce côté-là.
Le jeu débute donc avec l’apparition de trois sorcières qui vous subtilisent votre précieuse Yo-Kai Watch, et vous prive des souvenirs du premier épisode en prime (c’est cadeau). De fait, la « phase tutoriel » de ce deuxième volet se veut être pratiquement la même que le premier volet.
La chasse aux insectes, la présentation des personnages et votre deuxième première rencontre avec Whisper, l’acolyte du titre. Très vite, le héros retrouvera ses souvenirs, et vous pourrez alors commencer l’aventure en passant votre temps à fouiller sous les voitures, dans les arbres, dans les poubelles et j’en passe.
En effet, un des éléments qui faisait la force du premier volet est ici de retour : fouiner savamment les différents endroits de Granval-sur-Mer vous permettra de mettre la main sur divers Yo-Kai, plus ou moins rares.
Cette mouture complément est parfaite pour cueillir les joueurs n’ayant pas joué à Esprits Farceurs et Fantômes Bouffis !
Une fois vaincus, vous avez une petite chance que ceux-ci s’invitent dans votre équipe. Notons cependant que la mécanique de « chance » a été légèrement revue, et qu’il est nettement plus simple qu’avant de se lier d’amitié avec un Yo-Kai (une des faiblesses aléatoires du premier épisode).
Ce n’est pas tout, puisqu’outre les batailles, vous pourrez aussi fureter un peu partout dans la ville pour réaliser diverses quêtes annexes, et force est d’admettre qu’elles sont légion. Deux types se proposent à vous : les requêtes et les services (symbolisés en bleues et oranges).
Les requêtes sont des quêtes classiques et uniques, tandis que les services sont répétables avec des récompenses variables. De quoi farmer un peu si vous n’avez pas le niveau pour battre un boss. Mais parler de ça implique un autre sujet : la difficulté du titre !
Un titre toujours aussi facile !
Qu’on se le dise, les combats ne seront pas votre plus grande source de frustration dans le jeu. Les joutes sont très faciles dans l’ensemble, et n’apporteront que peu de challenge. De plus, monter une équipe solide n’est pas très compliqué, quand bien même divers objets sont là (un peu trop présents peut-être) pour vous aider à « leveler » sans trop d’efforts.
La difficulté se posera en revanche face au joueur complétiste qui désirera posséder toutes les médailles Yo-Kai. En effet, même s’il est plus simple qu’avant de les collecter, la tâche ne sera pas de tout repos. Avec plus de 300 Yo-Kai, vous aurez largement quoi faire.
Pour le reste, il est aisé de remarquer que la licence s’adresse notamment aux plus jeunes. Chaque petit moment du jeu est ainsi un prétexte pour une morale bien amenée. Je repense surtout au fait de traverser à plusieurs reprises un passage piéton lorsque le bonhomme est rouge : un boss plutôt coriace viendra vous faire regretter ce manque d’éducation élémentaire.
L’essentiel étant que le titre ne se veut moralisateur à aucun moment : le tout reste frais et léger, et c’est très appréciable.
Disons que ceci est une approche du jeu vidéo très nippone. Il coule de ce Yo-Kai Watch 2 un petit vent de fraîcheur, qui laisse libre court à l’envie d’exploration du joueur. De fait, on lui pardonne ses penchants sur des phases « un peu trop simples ».
Surtout que des joueurs majeurs ne sont absolument pas le cœur de cible recherché ici. Pourtant, le titre ne prend pas les jeunes pour des jambons, et c’est ce côté-là qui doit être mis en avant : il est intelligent et bien fait pour son public.
Et tu tournes, tournes, tournes, c’est ta façon de te battre…
Ce rythme qui t’entraîne, tout au bout du stylet, réveilles en toi cette sensation d’un combat de folie ! Ou pas ! Pour le coup, c’est vraiment les goûts et les couleurs qui entrent ici en ligne de compte.
Personnellement, j’ai quelques difficultés à apprécier pleinement le système de combat de Yo-Kai Watch. Vos créatures se battent automatiquement, et leurs réactions sont aléatoires (ils peuvent tout aussi bien passer leur tour sans raison que se booster les uns les autres ou attaquer).
Ceci dit, vous pouvez être à petit niveau force de décision. Une fois votre jauge d’âme pleine, vous pouvez déclencher les Âmultimes des Yo-Kai, des attaques actives ou passives qui ont toutes un effet différent. Celles-ci sont lancées à l’issu d’un mini jeu très simple à réaliser. Il vous incombera alors de bien assembler vos créatures entre elles pour obtenir une équipe de combat fiable et solide.
La formule Yo-Kai est toujours efficace, et parvient à séduire de par son folklore très nippon !
Trois Yo-Kai se battent en même temps, tandis que trois autres restent en réserve, et vous pouvez switcher à tout moment afin d’optimiser votre stratégie. Si cela semble prometteur sur le papier, il en résulte des combats plutôt mornes, où le seul but sera de spammer les Âmultimes pour en finir au plus vite.
Seuls les boss proposent de véritables mécaniques, où il faudra viser des points précis et au bon timing pour en venir à bout. Dommage que les « combats normaux » ne bénéficient pas d’autant de réflexion.
En ce qui concerne la direction artistique, elle est tout bonnement réussie. Certes, carrément « copiée/collée » du premier opus, mais toujours aussi efficace. C’est beau, c’est coloré, c’est lissé et léché, et cela fait honneur aux capacités de la 3DS. Le tout donne une véritable ambiance aventureuse et se mêle à merveille avec l’OST tout aussi délicieuse, même si un peu trop enfantine.
Yo-Kai Watch 2 : Spectres Psychiques se veut être un véritable RPG de poche, aux mécaniques huilées et abouties. Très enfantin, mais pas moralisateur, très facile, mais pas sans challenge : le titre jongle entre plusieurs facettes, et le fait plutôt bien. Il est donc très simple de comprendre pourquoi cette licence récente connaît un tel succès. C’est propre, c’est maîtrisé et c’est bien pensé : il n’en fallait pas plus pour que cette mouture complément à Esprits Farceurs et Fantômes Bouffis ne trouve sa place au sein de votre ludothèque. Nous pourrons pester contre un système de combat trop axé sur l’aléatoire, ainsi que sur des quêtes annexes FedEx répétitives, mais le titre se trouve d’autres qualités, notamment dans sa direction artistique colorée et gracieuse, ainsi que par son vent de fraîcheur aventureux qui séduit sans peine. Un excellent RPG portable qui fait honneur à la 3DS.
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