Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils furent nombreux à essayer de concurrencer le géant Pokémon, et tous s’y cassèrent royalement les dents. Tous, excepté Dragon Quest Monsters Joker, dont l’Occident attend encore le troisième volet (en vain si vous voulez mon avis), et bien sûr Yo-Kai Watch, licence cross-média montée de toute pièce par Level-5. Cette dernière, à défaut de faire trembler Game Freak (qui le pourrait ?), est parvenue au fil des épisodes et des animés à imposer son chouette univers fort coloré. Ainsi, on parle déjà d’un quatrième volet à paraître sur Nintendo Switch. Mais avant cela, concurrente de Pokémon oblige, la licence s’offre cette année un double épisode spin-off. J’ai nommé Yo-Kai Watch Blasters : L’escadron du Chien Blanc et Peloton du Chat Rouge. Deux versions d’un même Action-RPG dont le concept n’est pas sans rappeler une certaine série annexe de chez Game Freak.
Yo-Kai Watch Mystery Donjon
Bien sûr, on a vite fait de réaliser un parallèle entre la série Donjon Mystère et Yo-Kai Watch Blasters. Parce que, soyons honnêtes deux minutes, lorsque le grand concurrent de Pokémon s’essaye à l’Action-RPG en vue du dessus, proposant de n’incarner que des créatures mystiques (et plus de petit garçon ou petite fille comme précédemment), ça sent un peu la redite. Fort heureusement, excepté dans son concept premier, le titre de Level-5 n’a pas énormément de ressemblances avec le spin-off de chez Game Freak.
Celles-ci tiennent finalement en peu de choses, notamment le point de départ de l’aventure : ici, vous incarnez un Yo-Kai et son équipe de sauvetage (autrement appelée équipe de « Blasters »), dont le but sera de venir en aide à d’autres créatures… dans le monde des humains. Pourquoi pas après tout ? Pour vous aider dans votre tâche, vous recevez dès les premières minutes de jeu la visite de Coach Antonic, un Yo-Kai aux gros muscles qui se chargera de se la jouer capitaine militaire avec presque autant d’ardeur que dans Full Metal Jacket, l’épisode des toilettes en moins cela va de soi. Grâce à lui, et à une poignée d’autre personnages hauts en couleurs et tous partiellement doublés en français, vous ne tardez pas à vous voir inculquer les bases du gameplay de ce spin-off, et d’en découvrir (au compte goutte) le contenu particulièrement riche.
La qualité première de Yo-Kai Watch Blasters, c’est assurément son épais contenu !
Comme chez Donjon Mystère, il sera là aussi possible de recruter directement dans les rangs de vos adversaires. Cela se fera d’ailleurs le plus simplement du monde, en mettant K.O. un Yo-Kai malfaisant. Dans le cas où celui-ci souhaite vous rejoindre, il ne vous reste plus qu’à réaliser un petit jeu très simple et rapide, et le tour est joué. La petite particularité chez Blasters, c’est que les créatures sont hiérarchisées en fonction de leur puissance. Ainsi, on débute l’aventure avec des rangs D et E, le bas de l’échelle en somme, et le but sera bien évidemment, avec le temps, d’amasser des alliés de plus en plus puissants. Pour se faire, l’évolution est un atout de choix, mais ce n’est pas tout. Il est aussi possible de faire fusionner ses Yo-Kai, comme chez Digimon Story : Cyber Sleuth (pour ceux à qui ça parlera).
Dernier point de concordance, le scénario s’articule en premier lieu autour de notre petite équipe de Blasters et de sa progression, puis ira chercher un peu plus loin par la suite… mais pas trop non plus. En effet, et c’est loin d’être une surprise, si son univers est vraiment chouette, Yo-Kai Watch Blasters ne casse pas la baraque du coté de son histoire, qui reste très mièvre et linéaire tout du long. Ce n’est certes pas ce qu’on lui demande en priorité, et l’on ne le remarquera pas forcément, parce qu’au delà de la platitude de ses dialogues (le titre est d’ailleurs un peu trop bavard) et de sa trame, Level-5 a incorporé une chouette mise en scène, soutenue par des doubleurs français au top.
Efficace mais répétitif
Ici s’arrêtent les similitudes avec la série Pokémon : Donjon Mystère, dont le gameplay a finalement peu à voir avec celui de Blasters. Pour commencer, oubliez de suite le simili tour par tour, et faites place à un temps réel propre et sans bavure… ou presque. Les premières minutes de jeu sont par ailleurs très enthousiasmantes, nous montrant un gameplay énergique, des combats qui vont vite, et des environnements fort jolis et variés. Un gros avantage vis-à-vis de la série de Game Freak, n’est-ce pas ?
L’ennui, c’est que malgré cette impression préliminaire, le titre finit vite par montrer ses limites sur le terrain, la faute en très grande partie à une absence totale de challenge, mais surtout un système de combat beaucoup trop basique, répétitif et brouillon. Et s’il essaye de nous convaincre qu’il dispose d’une vraie dimension stratégique, avec la répartition de rôles (combattant, ranger, guérisseur, tank) au sein de la population Yo-Kai, ainsi que les sempiternelles affinités élémentaires, il s’avère finalement que l’on peut très bien faire l’aventure dans son intégralité sans trop prêter attention à cet aspect.
Les combats proposent une prise en main sympathique, mais se révèlent trop superficiels et répétitifs.
Heureusement, les missions s’enchaînent à toute allure, et l’on n’a jamais vraiment le temps de s’ennuyer, que ce soit sur le terrain ou une fois revenu à la base. Il y a toujours quelque chose à faire, en d’autres mots les activités annexes à entreprendre sont nombreuses ; heureusement d’ailleurs que le Coach Antonic et ses compères expliquent tout ceci au fur et à mesure, sans quoi la surcharge d’informations nous en ferait perdre des miettes. Par ailleurs, il est particulièrement grisant de pouvoir faire évoluer son quartier général, ce qui sera synonyme de gain de puissance pour son équipe de secours, et cela prend pas mal de temps.
Là encore, on regrettera malheureusement quelques impairs, et pour commencer la répétitivité (encore !) des actions. Les missions se ressemblent toutes beaucoup, et tournent généralement (si ce n’est à coup sûr) autour de la baston. Il nous est trop souvent demandé d’aller casser la figure d’un certain nombre de méchants Yo-Kai, et même les missions censées n’avoir rien à voir se terminent par des combats… Et une fois rentré à la base, c’est la même chose : on prend vite une petite routine, en commençant par aller dépenser ses orbes (qui font à la fois office de point d’expérience et de monnaie), puis en allant tenter sa chance au bingo sur le toit, avant de repartir en mission.
Une certaine routine s’installe à mesure que l’on progresse dans le jeu.
Au delà de ça, Level-5 ne s’est clairement pas moqué des joueurs, bien que le studio nippon fasse preuve d’un peu plus de paresse que d’habitude, avec la présence d’environnements et de boss en provenance directe de Yo-Kai Watch 2. La réalisation de cet opus était écrite d’avance : on a clairement à faire à un jeu joli, coloré, et pourvu d’une bande sonore léchée, qui ne se prive pas de nous offrir des doublages en français de très bonne facture. Quant à son contenu, Yo-Kai Watch Blasters : L’escadron du Chien Blanc et Peloton du Chat Rouge n’est pas avare, proposant un grand nombre de créatures à collecter, et tout un tas d’activités annexes à réaliser. Dommage que le multijoueur soit un peu anecdotique, bien que l’on saluera l’utilisation du StreetPass pour trouver de nouveaux adversaires. Un outil qui fonctionnera certainement beaucoup mieux dans les grandes villes, voire la capitale, qu’en campagne…
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