Braquage, contre-braquage, dérapage, sang froid. Si ces termes vous sont familiers et évoquent chez vous des souvenirs agréables, alors vous êtes déjà équipés pour survivre à You Suck at Parking. Dans le cas contraire, l’expérience pourrait se révéler frustrante, ou au minimum compliquée !
Développé par Happy Volcano, studio modeste à qui l’on devait l’intéressant mais quelque peu déprimant The Almost Gone en 2020, You Suck at Parking s’annonce à la croisée des chemins entre Super Meat Boy et Micro Machines.
Autrement dit, un jeu qui vous veut du mal, en apparence tout du moins. Mais surtout qui risque de mettre vos nerfs à rude épreuve. Pourtant, nous allons voir dans ces quelques lignes que l’on ne sort pas si frustré que cela de cette expérience certes difficile, mais juste malgré tout.
Conditions du test : Nous nous sommes procurés le jeu via le Xbox Game Pass et y avons passé près de cinq heures. Il fut testé sur Xbox Series X. Aucune manette n’a été mutilée au cours de notre partie.
Sommaire
ToggleLe combo de la mort (à répétition)
Nous citions, en introduction, le très bon Super Meat Boy. Et les connaisseurs n’auront pas mis longtemps à comprendre qu’il fait référence à la teneur principale de cette aventure indépendante. Il s’agit, en effet, d’un Die and Retry tout ce que l’on fait de plus classique dans le genre. Autrement dit, You Suck at Parking dispose d’un gameplay simple comme bonjour, où seulement cinq touches seront à prendre en compte.
La gâchette RT, pour commencer, qui fera office d’accélérateur, comme dans tout jeu de voiture qui se respecte. Puis, dans le même ordre d’idée, LT sert de frein. La petite particularité, c’est que cette gâchette ne permet pas de reculer. Il va falloir s’y faire, parce que c’est l’un des points qui rend You Suck at Parking si compliqué. Quant aux autres, vous aurez probablement deviné le joystick gauche pour l’orientation de notre bolide. Restent la touche directionnelle du bas, qui permet de retourner au début d’un niveau, et le Y, qui sert à recommencer de zéro ledit niveau, chrono inclus.
Pour ce qui est de Micro Machines, les fins connaisseurs de jeux rétro l’auront déjà compris, nous le citions parce que You Suck at Parking en reprend la caméra. Une vue de dessus qui fera, à coup sûr, perdre tous leurs repères aux amateurs de jeux de course contemporains.
C’est à peu près tout ce qu’il faut savoir avant de débuter sa partie sur You Suck at Parking. Exception faite de son concept, bien sûr, que les anglophones auront deviné. Contrairement aux jeux de course habituels, cette fois-ci, il n’est pas question de passer la ligne d’arrivée en premier. Mais de vous garer proprement, dans une place de parking définie et minuscule… le tout en évitant pléthore de pièges, et en faisant bien attention à un chrono serré qui ne vous fait aucun cadeau. Voilà, vous êtes prêts à vous arracher les cheveux !
Efficace et pas cher
Après avoir déboursé la maigre somme de 19,99 euros (ou l’avoir téléchargé via le Game Pass, c’est au choix), vous atterrissez sur un menu principal vous proposant deux options : campagne ou match en ligne. En ce qui nous concerne, trop désireux de faire la connaissance de cette aventure à la direction artistique mignonne, à la colorimétrie saturée, mais surtout à la bande son toute douce, nous avons débuté par le solo. Un choix avisé, puisque, comme nous le verrons plus bas, un entraînement est de rigueur pour espérer se frotter aux niveaux jouables à huit en ligne.
Ce fut l’occasion de découvrir un monde à taille réduite, sorte de hub minuscule proposant de monnayer ses places de parking gagnées contre de nouveaux niveaux. Classique, mais diablement efficace, et surtout inattendu. Il est assez rare de trouver un contenu tel que celui-ci dans un Die and Retry, aussi travaillé soit-il. Mais c’est surtout le sentiment de progression et d’accomplissement que l’on retient de l’expérience. Parce que débloquer la suite de l’aventure est grisant, et que You Suck at Parking n’est pas avare en stages bonus.
Il ne manque pas non plus d’idées intéressantes de gameplay, d’ailleurs. Dès le premier niveau, on remarquera que, malgré une prise en main facile, la jouabilité ne nous fait aucun cadeau. Le level design non plus, du reste. Ainsi, on meurt à répétition dès les premières minutes de jeu, le temps d’apprendre à conduire notre minuscule bolide. Mais, comme dans tout Die and Retry, ce n’est que le début. Autant s’y habituer, sans quoi la manette pourrait finir par traverser la fenêtre. Chapeau bas aux inspirations diverses, en tout cas, qui vont de Super Mario au Bullet Hell. De quoi faire varier énormément les approches, mais aussi faire évoluer la difficulté, cela va de soi.
Complet et amusant
Si nous n’avons pas fait le tour exhaustif de ce que You Suck at Parking a à offrir, on peut malgré tout affirmer sans risquer se tromper que son contenu demeure assez solide. Bien sûr, si vous êtes un dieu de la manette, vous verrez le bout de son solo en une heure trente tout au plus. Mais, croyez nous sur parole, vous êtes plutôt parti pour quatre à cinq heures de labeur. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, parce que contrairement à d’autres représentants du genre, celui-ci n’est pas particulièrement frustrant. Excepté dans ses quelques niveaux à la construction trop retorse pour être comprise… Ce qui n’arrive pas souvent, heureusement.
Mais il est surtout amusant d’y jouer à plusieurs, que ce soit dans le même canapé, en se passant la manette, ou en ligne face à des inconnus. Les matchs online sont plutôt réussis, et d’une fluidité sans fausse note. Bien sûr, puisqu’ils proposent à huit joueurs de s’affronter, dans des maps exclusives où il faut se garer sur le plus de places de parking pour gagner, il est possible de pousser ses adversaires. Et certains petits malins en font leur objectif premier, vous envoyant volontairement dans le vide ou contre les pièges. Il ne tient qu’à vous de leur rendre la pareille !
Ne manque qu’un moyen de jouer avec ses amis. Le mode online proposera bientôt de rejoindre une connaissance pour une ou plusieurs partie(s), le tout grâce à une mise à jour gratuite, et c’est une excellente chose. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que, à la manière d’un Untitled Goose Game ou d’un Overcooked, la possibilité de jouer à deux (ou plus) sur le même écran aurait été un vrai plus. Peut-être pour une suite, ou une mise à jour ultérieure, qui sait ?
Il y a tout de même une fausse note dans cette partition jusque là parfaitement calibrée : le modèle économique. Parce que si You Suck at Parking est bien un jeu payant, il propose pourtant une boutique pleine de cosmétiques, et même un Pass Prenium à 9,99 euros, qui propose de remporter plus de récompenses. C’est dommage, car sans mettre la main au porte monnaie, on n’obtient que trop peu d’items. Et proposer de payer un supplément tel pour un jeu aussi modeste n’est, de surcroît, pas de très bon goût, surtout quand celui-ci est déjà proposé une vingtaine d’euros de base.
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