Le 27 août dernier sortait Yupitergrad, un titre cartoonesque orienté puzzle et plateforme sur Oculus Rift et HTC Vive. Des mois plus tard, la production de Gamedust débarque enfin sur le PlayStation VR de Sony. Il faut savoir qu’il s’agit là de la seconde production du studio polonais en tant que développeur, ces derniers ayant édité auparavant deux autres jeux VR avec le puzzle-game Neverout ou encore un shooter arcade nommé Overflight.
Fatalement, force est de constater que les p’tits gars de Gamedust ont de la bouteille en matière de productions VR. Et avec Yupitergrad, nous tenons là un platformer diablement fun.
Conditions de test : Nous avons joué et terminé Yupitergrad en 2h30. Nous avons ensuite essayé brièvement le mode time attack. Le titre a été sur le PlayStation VR via la PS5.
Quand l’URSS se fait parodier violemment
A défaut d’être originale, la narration est bien présente dans Yupitergrad. Dans la peau d’un cosmonaute, vous suivez les directives du général Varnikov. Le bougre, sous ses faux airs d’un Staline en puissance, vous demande après un petit entrainement d’embarquer dans une fusée direction la station spatiale de Yupitergrad pour une mission top secrète.
Vous voilà embobiné dans cette aventure spatiale, sans pour autant connaitre le dessein final de votre général. Au-delà d’un fil rouge prévisible à souhait et doté d’une fin pas surprenante voire décevante, Yupitergrad a d’autres tours dans son sac. Le titre a la force de proposer un ton satirique très prononcé et cliché de l’ex-URSS avec des dialogues propagandistes humoristiques délicieusement savoureux, et surtout bien ficelés de bout en bout.
Très clairement, la narration sera sauvée par son humour, ses dialogues mais aussi sa patte graphique, efficace à souhait. Doté d’une esthétique cartoonesque et dieselpunk, Yupitergrad attire la rétine d’emblée en sus de proposer un habillage graphique des plus jolis avec des textures bougrement propres et fourmillant de détails. L’immersion est totale qui plus est, et la fluidité exemplaire. On notera parfois quelques bugs agaçants de-ci de-là mais qu’on se le dise, Gamedust a achevé un travail titanesque dans le style graphique, divin.
Pour continuer sur l’ambiance globale du titre, l’aspect sonore est lui aussi impeccable. Même si on lui reprochera de n’être qu’en anglais, Yupitergrad offre un doublage convaincant avec un accent russe qui va bien à notre général Varnikov. Qui plus est, l’atmosphère musicale typée ex-URSS et électro fonctionne merveilleusement bien du début à la fin. Avec ça, autant dire que Yupitergrad ne manque pas de qualité pour le moment.
Joue-la comme Spider-Man
Sans détour, Yupitergrad se la joue Spider-Man dans son gameplay. Jouable uniquement via les PlayStation Move, le soft prend la forme d’un jeu de plateformes teinté d’énigmes. Armé de vos deux grappins ventouses, vous devrez vous balancer tel un Spider-Man de mur en plafond afin de progresser de salle en salle. Le tout, en évitant de nombreux pièges entre flammes, broyeurs, et j’en passe.
Concrètement, les sensations de gameplay de se balancer de mur en plafond sont grisantes et le soft se tarabiscote de plus en plus au fil du jeu. Effectivement, il faut savoir que vos ventouses ne pourront s’accrocher que sur des surfaces teintées en bleu. Du coup, attendez-vous à voir des architectures bleutées placées à certains endroits où le timing sera serré, voire un plafond qui fera disparaitre et apparaitre des dalles bleues, ce qui vous forcera là encore à être dans le bon flow afin de traverser telle salle sans encombre.
En plus d’être fun, Yupitergrad est donc assez tendu pour notre bon plaisir. D’ailleurs, sachez que vous pourrez également vous déplacer ou flotter un petit moment via des propulseurs sur vos deux gantelets. Ceci permet de rajouter une plus value non-négligeable au gameplay, arrivant malgré tout à se renouveler sur les pièges et obstacles à passer avec brio.
Côté progression et level design en revanche, la production de Gamedust a parfois des lacunes. En effet, la progression devient répétitive sur la longueur, la faute à des mécaniques de gameplay qui ne s’étoffent malheureusement pas. Egalement, les assets des décors ne changent pas significativement au fil du jeu. C’est dommage.
Pour ne rien arranger, au-delà des séquences aquatiques sympathiques et usant de votre propulseur, le level-design s’offre de petits ratés. On remarque assez rapidement une certaine confusion dans sa construction, nous forçant parfois à mourir exprès afin que le checkpoint nous replace correctement, et nous indique clairement par où il faut passer. Il y avait donc mieux à faire de ce côté-là. Ceci dit, le calibrage reste relativement décent et bien foutu excepté quelques imprécisions assez agaçantes, et ternissant un chouïa l’expérience de jeu, toutefois fun.
Concernant la durée de vie, Yupitergrad n’est pas flamboyant. Comptez 2h30 pour voir le bout de la campagne solo. Ensuite, un mode time attack est de la partie afin de rallonger artificiellement la durée de vie vous demandant d’effectuer quelques courses endiablées en mode Spider-Man. Hélas, cela ne vous tiendra en haleine qu’une toute petite heure grand maximum. Pour un jeu tarifé à 14,99 € sur le PlayStation Store cela reste cher payé, et mettre le titre à 9,99 € n’aurait pas été de trop en l’occurrence.
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