Yuppie Psycho est le deuxième titre horrifique du studio indépendant franco-espagnol Baroque Decay Games. Le studio s’était fait connaître avec The Count Lucanor, un survival horror en pixel-art détraqué et atypique. Cette fois, le studio revient encore une fois avec un survival-horror surprenant, regorgeant de secrets et d’énigmes. Plongé dans le monde du travail, nous suivons notre héros Brian lors de son premier jour de travail.
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ToggleBienvenue chez Sintracorp
Brian Pasternack est un jeune homme de bas étage issu d’une société dystopique. Ce dernier reçoit un jour une lettre mystérieuse l’invitant à venir travailler chez Sintracorp, une prestigieuse entreprise et sans doute la plus importante dans ce monde. Croyant à une farce, Brian va dans le doute tout de même se rendre sur place. Celui-ci rencontre dès son arrivée des nouveaux venus, eux aussi, et comprendra dès lors que le statut social à une grande importance pour ce type de job et que les gens les plus importants se retrouvent à travailler dans les étages les plus hauts.
Brian pense alors de plus en plus qu’il s’agit d’une simple erreur, jusqu’à ce qu’il soit appelé au dernier étage pour signer son contrat. Arrivé sur les lieux, celui-ci découvre un bureau vide, avec juste un écran géant sur lequel nous pouvons lire “KILL THE WITCH” écrit en lettre de sang. Mais qui est Brian pour pouvoir juger un art qu’il ne peut comprendre ? Vient alors le moment de signer le contrat, et c’est ici que les problèmes commencent.
Une fois le contrat signé, Brian va apprendre qu’il travaille au 5e étage de l’entreprise et c’est également à ce moment qu’il apprend qu’il n’a pas été appelé pour remplir un simple boulot de bureautique mais bien pour devenir un chasseur de sorcière. Va alors s’en suivre un succession de petits objectifs à remplir afin de découvrir où se cache la sorcière et comment s’en débarrasser pour de bon.
Le titre de Baroque Decay Games se présente comme un petit survival horror indépendant. Ce qui peut pousser à croire que, comme une bonne partie de ce type de jeu, l’expérience sera intense, mais avec une durée de vie sera assez courte. Cependant, le jeu est une bonne surprise car il faudra compter 8h de jeu en ligne droite, et environ 10-12h de jeu en explorant et en réalisant les objectifs annexes. Un titre qui prend le temps de se raconter et qui nous laisse le temps d’être complètement immergé et impliqué dans l’expérience.
Malgré sa bonne durée de vie, Yuppie Psycho perd un peu le rythme vers la fin de son aventure. Cela semble même un peu expédié, alors qu’il aurait pu prendre plus son temps pour offrir une fin d’aventure plus mémorable. Le jeu nous fait monter en pression jusqu’à l’arrivée du grand final et là… eh bien tout retombe. On se retrouve avec quelques facilités scénaristiques, et des questions sans vraies réponses… Une petite déception pour une histoire qui laissait supposer un grand final.
Et surtout une ambiance qui retombe et quasi aucune action, ce qui est vraiment dommage, car le rythme était parfait jusqu’à là ! Autre petit bémol, nous ne ressentons pas de réels impacts de nos actions au niveau des différentes fins. Elles sont évidemment différentes mais il n’y a pas de vraie satisfaction d’avoir réussi à avoir la “bonne” fin par exemple, car il est tout simplement difficile de départager laquelle est la meilleure et laquelle est la moins bonne. Un détail qui ne sera visible que si nous souhaitons réaliser les différentes fins du jeu, ce qui n’entache donc pas l’expérience en elle même.
Un survival horror sans faille ?
Ici, il ne s’agira pas totalement d’un jeu linéaire, il est possible de réaliser certaines choses dans le désordre, il y a pas mal d’éléments annexes et de petites quêtes à réaliser sur le côté. Des quêtes annexes qui permettent d’obtenir différents objets tout au long de votre aventure, mais également à accéder à différentes fin ! Il faudra donc penser à retourner voir différents PNJ, retourner visiter différents endroits et surtout être observateur durant votre périple horrifique. Le contenu est donc plutôt dense et permet de mettre la trame principale de côté de temps en temps afin d’aller voir ailleurs ce qu’il s’y passe. Les quêtes annexes sont toutes plus ou moins importantes, au joueur donc de voir s’il prendra le temps de les réaliser ou non, mais en tout cas, celles-ci en valent le détour !
Yuppie Psycho est un survival horror avec des mécaniques de point’n’click. Brian peut donc interagir librement avec ses collègues ou le décor. Il sera aussi question d’affronter différents boss lors de votre aventure et dans ce cas, le jeu prendra une tournure plus orientée action. Il faudra alors utiliser les bons objets et les bonnes stratégies en fonction de votre adversaire. Des stratégies qui seront souvent en lien avec votre environnement, il faudra donc être observateur et avoir une certaine habilité à la manette ou au clavier pour venir à bout de ces boss.
Le jeu dispose d’un véritable aspect de survie, il faut vérifier son inventaire constamment. Au cas contraire, l’avancement se voit grandement augmenter en difficultés.
L’aspect survie est mis à l’honneur dans ce titre. Ainsi il vous faudra trouver différents objets de soins, qui rendront chacun plus ou moins de vie et il sera également possible d’en assembler certains afin de bénéficier d’une régénération plus importante. Des mécaniques qui rappellent la série des Resident Evil, par exemple et qui marchent très bien encore une fois puisque cela rajoute une angoisse de plus, puisqu’il sera indispensable d’avoir sur soi de quoi se soigner. Il faudra partir à la recherche d’eau, de café, de nouilles instantanées et autres plats que nous trouvons habituellement dans les bureaux de travail.
Évidemment, vu le danger présent chez Sintracorp, il sera plus que nécessaire d’avoir quelques armes et objets de survie sur vous. Il faudra alors ramasser des crayons à papier en guise d’arme, des piles pour votre torche, et toutes autres sortes d’objets plus qu’utiles. Les sauvegardes elles aussi seront comptées afin de pousser le vice. Toutes ces mécaniques apportent un grand plus à l’aventure, l’aspect survie était indispensable pour être complètement immergé le plus possible dans l’histoire proposée.
L’angoisse sonore
Yuppie Psycho propose un pixel art assez simpliste, grâce auquel il peut se permettre des mises en scène plus glauques les unes que les autres sans que cela ne soit trop vomitif. L’horreur est donc ici représentée visuellement par des tas de cadavres jonchant le sol et des traînées de sang absolument partout. Avec également un bestiaire particulièrement malaisant et bizarre.
Mais ce n’est pas l’élément horrifique principal du titre. Non, ici la botte secrète c’est l’audio du jeu. Le sound design et l’OST complètement psychédélique (composée par le célèbre Garoad connu notamment pour son OST de VA11-HALL-A) nous embarquent dans une angoisse constante. Les musiques vont parfaitement avec l’ambiance des différentes salles explorées et les différents tempos nous indiquent directement quand l’action commence ou quand le danger est proche et qu’il faudra avancer prudemment.
Le sound Design pose l’ambiance et impose le malaise.
Des ambiances lourdes, qui seront accentuées par le sound design des différents ennemis, que nous apprendrons à reconnaître et à différencier les uns des autres grâce à des bruits si particuliers. Même si vos adversaires ne seront pas encore présents à l’écran, vous saurez simplement à leur bruit de qui il s’agit et vous pourrez vous préparer en conséquence. Le titre ne dispose pas de doublages, sauf quelques chuchotements audibles lors de votre avancée, et ça marche plutôt bien ! En effet, le jeu nous habitue à n’entendre que le sound design ou l’OST. Alors lorsque vous entendez votre premier chuchotement, quand vous vous baladez dans les bureaux les plus glauques de l’entreprise, la panique monte d’un cran et le malaise est total ! Miser sur une ambiance sonore plus travailler que le visuel est un parti prit intéressant, qui marche complètement. Yuppie Psycho peut vous pétrifier de peur par de simple bruits alors que rien n’est encore apparut à l’écran et c’est génial !
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