Le studio anglais Rebellion continue de plus belle à chérir sa poule aux œuf d’or qu’est la franchise Sniper Elite avec Zombie Army 4: Dead War. Commencée en 2005 avec un premier opus assez moyen, ce n’est que 7 ans plus tard que la licence revient avec un sympathique Sniper Elite V2. Vient ensuite les troisième et quatrième opus qui se servent avec brio des bases solides de son prédécesseur, et surtout la trilogie des Nazi Zombie Army, qui a débutée d’ailleurs un an après le second volet de Sniper Elite.
Ces spin-offs à la sauce zombie ont bien marché en se basant sur une histoire nanardesque au possible – Hitler qui veut créer sa propre armée de zombies nazies pour dominer le monde, c’est du nanar pas de doute -, mais aussi tout un aspect coopératif à base de défouraillage de zombies. C’est donc cinq ans plus tard après le troisième épisode que débarquera ce quatrième opus, Zombie Army 4: Dead War. Une fois encore, la formule employée est toujours bien efficace et plaisante, mais non pas sans accrocs.
Conditions de test : Nous avons terminé la campagne de Zombie Army 4: Dead War en solo en 12 heures de jeu. Nous avons pu également toucher quelques heures supplémentaires au mode horde assez lambda, mais également au mode coopération sur ces deux modes de jeu. Enfin, la jeu a été testé sur PC avec 16 Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3,8 GHz.
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ToggleUn monde toujours ravagé par les zombies
Sans surprise, le pitch de départ de Zombie Army 4 : Dead War reprend là où le troisième volet s’était arrêté. Après avoir envoyé Hitler dans le tréfonds des enfers, notre bon vieux Karl Fairburne pensait avoir fait le plus dur, mais le combat n’est pas terminé pour autant. Les zombies errent toujours dans le monde et continuent de le ravager sans scrupule. A notre héros de découvrir le pourquoi du comment, tout en se frayant un chemin à travers ces créatures de l’enfer en putréfaction avancée.
Il n’y a aucun doute, le scénario nanardesque continue de plus belle en proposant de la série B à outrance. Très clairement, ce n’est pas la narration qui sera l’élément sur lequel on s’attardera. Tout est en effet super prévisible, et doté d’un final qui ne sera finalement pas aussi palpitant que son prédécesseur. Ceci dit, son côté nanar pur jus a tout pour plaire avec cet aspect déjanté et complètement assumé de A à Z.
Les fans invétérés de pulvérisation de zombies devraient aussi y trouver largement leur compte. En sus, le titre s’offre pas mal de clins d’œil à la pop culture des années entre Evil Dead, Shining, voire Terminator II, rien que ça. Pas mal de références qui parleront très certainement aux joueurs qu’on se le dise, même s’il faudra clairement les dénicher pour en reconnaître certains entre deux niveaux.
Pour le reste, il y a quand même un aspect qui fait plaisir dans Zombie Army 4: Dead War avec cette ambiance graphique et son background. On retrouve dans chaque niveau un aspect sombre et brumeux tout droit sorti des films d’horreur, pour un aspect oppressant. Ce sentiment s’accentue beaucoup plus dans les niveaux en intérieur, ce qui n’est pas négligeable. Par contre, on pourra être déçu des décors un peu répétitifs sur la longueur, dont les teintes employées. Effectivement, on aurait apprécié des niveaux de jour pour apporter de la variété…
Des nouveautés qui peaufinent le gameplay de la licence
Contrairement à Zombie Army Trilogy, ce quatrième opus fait peau neuve tout en gardant son gameplay de base. En effet, le titre reprend fatalement le feeling de Sniper Elite 4 dans le gameplay avec les mêmes sensations sur les gunfights mais aussi les déplacements un peu plus souples. En sus, on peut toujours sniper à notre guise avec des killcams en X-Ray toujours excellentes, et qui se déclenchent surtout moins souvent, et sont pour le coup moins intrusives.
On notera aussi la disparition du pouls à gérer qui est remplacé par la barre d’endurance. Cela donne pour le coup une jouabilité orientée arcade, ce qui a clairement du sens. Qui plus est, le bébé de Rebellion s’octroie cette fois-ci tout une compétence unique pour chaque arme, pour la mêlée, mais aussi les exécutions – qui sont toujours stylées au demeurant. C’est clairement ce qui manquait cruellement aux précédents volets, et on sent les efforts considérables des développeurs.
Le soft puisera aussi sa force dans son système d’amélioration, bougrement efficace. A chaque fin de niveau vous arriverez dans un abri doté d’un établi. Ce dernier vous permettra de ce fait de changer votre équipement à votre guise en matière de pétoires mais également d’atouts, d’attaque de mêlée et de modifications d’objets. Les atouts sont tout d’abord semblables au multijoueur d’un Call of Duty en vous donnant des bonus offensifs, défensifs ou autres – prendre moins de dégâts, augmenter les dégâts explosifs, multiplier les combos…
Il y en a une palanquée à débloquer et ont un impact plus ou moins important sur le gameplay. Ce sera d’ailleurs la même chose pour les diverses attaques de mêlées avec des dégâts élémentaires électriques, divins, et j’en passe. Par la suite, il sera aussi possible de déverrouiller différents mods pour les explosifs en montant de rangs, qui améliorent entre autres leur portée. Enfin, sachez qu’il y aura aussi les kits d’améliorations – trouvables dans les niveaux – qui pourront être assignés sur un arbre à compétence de chaque arme, et leur donneront de manière générale des dégâts élémentaires.
Concrètement, le système de progression à base de rang est classique mais plutôt solide et complet avec le nombre d’éléments à décadenasser. On regrettera cela dit quelques armes qui peuvent s’acheter sous forme de DLC payants, ce qui a du mal à passer. Mais au moins, on est ravi de voir une interface de l’établi peaufinée à son summum, et dotée d’une personnalisation de l’équipement au poil et bien exploitée.
Une progression mieux amenée mais répétitive
Au niveau de sa progression, et a contrario des précédents épisodes, Zombie Army 4: Dead War se calque concrètement sur un Left 4 Dead. Chaque mission débute littéralement dans un abri. Il s’agira alors de traverser les niveaux en accomplissant des objectifs, puis ensuite de rejoindre le prochain abri pour terminer la mission en cours. Le tout, avec des zombies normaux et spéciaux qui peuvent vous mettre rapidement des bâtons dans les roues.
L’idée reprise de Left 4 Dead dans la progression est finalement bonne, et colle franchement bien à ce Zombie Army 4: Dead War. Seulement voilà, le titre retombe rapidement dans ses travers en proposant des objectifs qui tendent à se répéter entre activer des fontaines de sang, survivre un certain temps à des vagues, voire récupérer tels objets et à placer aux endroits indiqués. La campagne s’essouffle donc par sa répétitivité. Et même si les gunfights restent nerveux et fun à première vue, ils seront à la peine pour se renouveler.
Néanmoins, les développeurs ont tenté de contrer cela via des zombies spéciaux, et un level design mieux amené. Car au contraire des précédents opus de cette licence zombiesque, le jeu s’offre un peu plus d’infectés spéciaux entre des commandants zombies vous envoyant des hordes de monstres déchaînés, des tanks organiques peu ragoûtants, des kamikazes, et des zombies d’élite robustes. Le chara design de chaque spéciaux est réussi en soi, mais le côté répétitif demeure hélas présent, avec un petit côté lassant qui s’installe.
Et pour le level-design, c’est la même chanson. Il y a plus de maîtrise en tentant de proposer quelques environnements un peu plus ouverts, mais c’est linéaire. En revanche, on ne pourra pas pester tant que ça sur la tentative de Rebellion de proposer plus de folie avec des décors comme l’enfer littéralement, voire un zoo peuplé de zombies. Egalement, on appréciera grandement l’interaction avec le décor et les divers pièges à activer entre des hélices qui hache menu les zombies, voire des sols électrifiés pour renforcer le gameplay qui n’en devient que plus jouissif, et basé sur le scoring comme ses prédécesseurs.
On termine par le contenu du jeu avant de passer à autre chose. En soi, vous aurez le mode campagne découpé en 9 chapitres, et se terminant en 12h sur une première run en solo. Ensuite vient un mode horde classique où il s’agira de dézinguer des vagues de zombies. Puis viennent ensuite les événements hebdomadaires, où vous devrez faire certaines missions sous condition.
Le contenu pour 49,99 € – sur l’Epic Games Store du moins – est décent finalement. Tout simplement car d’une part la rejouabilité est assurée par les nombreux rangs et améliorations à débloquer ou les différents collectibles à trouver. D’autre part car il y aura aussi les événements hebdomadaires qui seront mis régulièrement à jour. Egalement, de nouvelles missions de campagne en DLC arriveront, en espérant que le tarif ne soit pas trop élevé. En clair, il y aura de quoi faire sur le soft, et les joueurs en auront pour leur argent.
En coopération c’est mieux ? Et l’habillage graphique et sonore ?
Vient ensuite le côté coopératif du jeu, qui reste en somme pas trop mal calibré. L’entraide est de mise dans le mode campagne en coopération comme sur le mode horde, jouable jusqu’à quatre joueurs. Les parties sont qui plus est configurables à votre goût en ayant la possibilité en l’occurrence d’adapter le nombre d’ennemis qui vous arriveront dessus en fonction du nombre de joueurs. Et bien entendu, le tir amis est activé automatiquement, et il faudra faire gaffe où vous visez.
Par contre, même si la mécanique coopérative entre joueurs est bien huilée, elle n’était pas encore totalement stable. Nous avons pu constater quelques déconnexions relativement gavantes, mais surtout quelques problèmes dans les placements des checkpoints. Autrement dit, si l’un de vos coéquipiers meurt définitivement, il ne pourra pas réapparaître avant le prochain point de contrôle, assez éloignés les uns des autres. Chose qui n’est bien évidemment pas foncièrement présente sur le mode solo.
Outre l’aspect coopératif, le titre de Rebellion est convenable techniquement parlant. Hormis de petits bugs de scripts et de collisions qui entachent un chouïa l’expérience de jeu, Zombie Army 4: Dead War s’en sort bien. Les textures sont franchement honorables sans être exceptionnelles, les modèles 3D sont corrects, et on retrouve des effets de lumières curieusement chouettes pour notre petite rétine.
Bien entendu et on ne cessera de le répéter, le moteur graphique de Rebellion commence à prendre de l’âge que ce soit sur les animations, les textures et il serait tant de le changer. Toutefois, on restera satisfait par l’optimisation globale du jeu, suffisamment fluide et sans réelles chutes de FPS. Pour le sound design enfin, nous aurons à boire et à manger. La VO est dans la continuité de ce qui se faisait sur Sniper Elite 4, soit un bon acting, sans gros plus. La plupart des musiques se marient aussi bien avec l’univers zombiesque, même s’il manque de variétés dans l’ensemble hélas. En somme, nous avons un bon sound design, plombé par quelques répétitivités sur les thèmes.
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