Si l’on vous parle de la série TV d’animation Zorro the Chronicles, c’est un peu normal que vous ne la connaissiez pas vraiment. En effet, la série n’a pas été très bien reçue après une seule saison de 26 épisodes, et a été purement et simplement arrêtée par France 3. Aujourd’hui, les québécois de BKOM Studios tentent de redonner une seconde jeunesse à Zorro The Chronicles, avec un jeu vidéo tiré de cette série d’animation en images de synthèse. Et qu’on se le dise, cette adaptation vidéoludique n’est finalement pas si vilaine qu’elle en a l’air, mais elle est très imparfaite.
Conditions de test : Nous avons terminé les 18 niveaux que propose Zorro The Chronicles en 5h de jeu en mode normal, en cherchant quelques poignées d’affiches tout en allant en ligne droite. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de Ram, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 Ghz.
Sommaire
ToggleDon Diego de la Vega à la lutte contre l’injustice
Non, Zorro The Chronicles ne s’offre hélas aucun vrai scénario à proprement parler. Hormis une cinématique d’introduction très anecdotique reprenant grosso modo des extraits de certains épisodes de la série éponyme, sachez que la narration est aux abonnées absentes. Effectivement, le titre ne proposera ni plus ni moins que des successions de missions, avec une cinématique de début et de fin pour chacune d’entre elles.
Le tout avec l’absence de dialogues, ce qui nous donne un titre qui enchaine juste ses 18 missions, où vous devrez notamment déjouer les plans machiavéliques du commandant Monasterio voire de Don Malapensa, jusqu’à les affronter dans le dernier niveau. Mais au-delà de ça ce sera tout, et on sera exaspéré par l’absence d’un vrai fil rouge. Les p’tits gars de BKOM Studios auraient dû reprendre pas mal d’éléments des 26 épisodes de la série voire faire une suite à celle-ci.
Hélas ce ne sera donc pas le cas, et nous déplorerons aussi des personnages iconiques inexistants. En effet, Bernardo que l’on voit quand même dans la cinématique d’introduction n’est pas là, Carmen non plus, et le père de Diego également. En voulant uniquement se centrer sur Diego et Ines en personnages jouables, les développeurs ont donc oublié de rajouter une vraie histoire, qui aurait pu être captivante.
En dehors de ça, il faut bien avouer que le titre est largement fidèle à la série TV. Avec les musiques officielles de cette dernière, les fans de ce programme qui n’était pas exceptionnel pour autant devraient être aux anges. Également, l’aspect drôle de la série a été conservé d’une bien belle manière, preuve que BKOM Studios a su respecter religieusement le matériau de base. Ce sera donc un maigre lot de consolation, car il y avait largement mieux à faire.
Gameplay sympathique, mais très imparfait
Dans Zorro The Chronicles, sachez que vous pouvez contrôler deux personnages, Diego et Ines. Et première chose à noter, les deux protagonistes n’ont hélas qu’assez peu de différences, hormis Diego qui commence avec une jauge de Super KO en plus, et Ines qui débute avec un cœur supplémentaire. Mais à part ça, les différences sont peu voyantes, et le feeling sera exactement le même sauf certains super KO, où les animations changent un chouïa. À noter que l’on peut choisir l’entrée dans chaque niveau, soit par la force ou la discrétion. Ceci dit, cette feature reste anecdotique, et n’apporte rien de plus intéressant à la rejouabilité.
Pour ce qui est du gameplay maintenant, le titre de BKOM Studios parvient à proposer un mélange très sympathique entre Beat’em all et plateformes à la Batman Arkham. Dans les combats effectivement, sachez que vous pourrez enchainer les combos, esquiver au bon moment lorsque la touche associée apparait, mais également faire des roulades voire sauter sur les ennemis en bouclier pour les prendre à revers, et les enchainer. On retrouve donc un système de jeu inspiré des titres de Rocksteady, et sachez qu’il y a des éliminations nommées les Super Ko. En réussissant des esquives ou en enchainant les combos vous remplissez vos jauges de super KO, vous autorisant ainsi à éliminer un ennemi instantanément de manière rigolote.
Autant dire que le gameplay a tout pour plaire, et l’utilisation du décor pour éliminer les gardes est aussi de la partie pour varier les plaisirs. Le feeling est même complètement nerveux et dynamique tout du long, avec un aspect accessible fort plaisant. Hélas, le soft se prend vite les pieds dans le tapis avec une caméra qui n’arrive pas à recentrer l’action automatiquement, et les imprécisions se font ressentir notamment sur la sélection des ennemis, pour un résultat parfois brouillon.
Qui plus est, la rigidité du personnage n’aide pas, et y aller à l’infiltration ne sera pas si bien ficelé que sur les Batman Arkham, la faute à des imprécisions également fatigantes, et des bugs empêchant de réaliser des KO furtif propres pour ne pas se faire repérer. Il y a bien la possibilité de lancer des petits cailloux pour faire diversion voire d’utiliser une longue vue pour marquer les ennemis mais qu’à cela ne tienne, l’IA est totalement à la rue. Peut-être est-ce une volonté de rendre le jeu accessible pour les enfants et de toucher un large public mais à ce stade là, l’IA aurait dû être mieux calibrée, ce qui provoque une immense frustration sur la longueur.
Progression et compétences, à boire et à manger
Sur le côté purement progression, on ne peut pas dire que les 18 niveaux font dans l’originalité. Dans des décors qui se suivent et se ressemblent – excepté une poignée de niveaux qui arrivent à se renouveler en matière de panoramas -, le titre vous proposera systématiquement des objectifs de missions comme récupérer des clés, des morceaux de carte sur des gardes, puis ensuite ouvrir des portes et y récupérer un trésor. Vous l’aurez compris, à l’exception de quelques missions qui parviennent un minimum à varier, la répétitivité des objectifs devient vite redondante à souhait.
Autre défaut flagrant à noter, ce sera forcément l’absence d’objectifs secondaires à remplir. Effectivement, en dépit de quelques affiches à coller ou des zones de bonus à remplir pour gagner de la monnaie zorro pour les compétences, c’est concrètement tout ce qu’il y aura à se mettre sous la dent au niveau du contenu annexe dans chaque mission. Du coup, le fait que les niveaux soient grands n’apporte que peu de plus value sur l’exploration, malgré une verticalité parfois intéressante. C’est vraiment dommage mais sachez qu’à contrario, les types d’ennemis restent plus ou moins variés, avec une manière spécifique de les combattre. Entre l’escrimeur, en passant par un garde balançant des dynamites voire des adversaires en bouclier ou des fusiliers, le soft arrive à proposer une certaine diversité dans ses ennemis. Ceci dit, l’impression de combattre des clones aura le don de faire vraiment tiquer…
Concernant la durée de vie, Zorro the Chronicles se plie quand même en seulement 5 heures de jeu en allant en ligne droite. Cela reste une durée de vie assez correcte pour 39.99 €, en sachant que l’on peut rajouter une ou deux heures en plus pour tout faire. En effet, vous aurez les zones de bonus à accomplir, mais aussi toutes les affiches de chaque niveau à coller, histoire de rallonger un peu l’expérience de jeu.
Bien entendu, la production de de BKOM Studios s’offre tout un système de compétences. En gagnant de la monnaie zorro en accomplissant les zones de bonus ou en dézinguant les gardes, il sera possible de débloquer certaines compétences allant d’éliminer deux à quatre ennemis avec le super KO, avoir un peu plus de vie, voire disposer d’une palette de coups un peu plus étoffée. Dans son système classique et efficace, force est de constater que l’arbre à compétences est en définitive un peu trop simpliste, propose assez peu de nouveaux combos, et ne change absolument pas en passant de Diego à Ines.
Graphismes et direction artistique, ce n’est pas la joie…
Graphiquement parlant, Zorro the Chronicles n’est pas si folichon que ça. Si le titre se dote d’une très bonne optimisation sur PC, force est de constater que le moteur graphique employé nous offre des textures très grossières sur le sol, la végétation, les bâtiments, ou encore les modèles 3D. Cependant, et si visuellement, le titre est globalement honnête, il n’en reste pas moins assez daté sur les nombreux effets graphiques, montrant que le budget alloué pour le soft n’était pas si conséquent. D’ailleurs pas mal de bugs sont à noter en matière de collision, en plus de quelques problèmes d’affichage pas forcément agréables. Néanmoins, on pourra dire que le soft peut même tourner sur un grille pain.
A contrario, le style graphique quant à lui, est plutôt agréable. En adoptant une direction artistique totalement cartoon et très colorée, force est d’admettre que cette esthétique arrive un tant soit peu à nous faire oublier le moteur graphique vieillot de Zorro the Chronicles. Au moins, pour encore nous répéter, le titre reste donc fidèle à la série en images de synthèse jusqu’au bout des ongles.
Cet article peut contenir des liens affiliés