À l’origine petit projet lancé sur Kickstarter en 2016, puis présenté de façon plus officielle à l’E3 2017 avant d’être rebooté plusieurs fois depuis à mesure que celui-ci gagnait en ambition, le premier né des studios Beethoven & Dinosaur, The Artful Escape, a finalement vu le jour le 9 septembre dernier sur Steam, Xbox One, Xbox Series X|S et Xbox Game Pass.
Projet psychédélique de Johnny Galvatron, musicien australien fondateur de Beethoven & Dinausaur, et fortement inspiré du parcours de David Bowie pour la création de Ziggy Stardust, le jeu dépeint la quête identitaire de Francis Vendetti au cours d’un voyage dans le cosmos, avec la promesse d’une aventure dépaysante, où ce qui compte n’est pas forcément la destination mais bien le voyage.
Mais après toutes ces images prometteuses, l’expérience proposée par Beethoven & Dinosaur est-elle à la hauteur de ses ambitions ? C’est ce que nous essaierons de voir dans ce test.
Conditions de test : Le jeu a été testé sur PC dans sa version finale fournie par le studio.
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ToggleEntre David Bowie et Douglas Adams
Tout commence par une mélodie plaintive jouée à la guitare sur une falaise du Colorado. Le jeune Francis Vendetti, musicien folk un peu paumé, médite sur son sort ; c’est la veille de son premier concert et il est supposé reprendre les titres de son oncle, Johnson Vendetti, star de la folk et enfant du pays, au cours du festival annuel en son honneur. Un héritage vu comme un fardeau par Francis et qui l’empêche de développer pleinement son style, lui qui rêve de rock et de néons.
C’est finalement le soir même que tout va changer pour lui, avec la rencontre de Zomm, Lightman, et Violetta, qui l’embarqueront avec eux à bord de leur vaisseau spatial, le Poumon Cosmique, pour vivre une aventure hors du commun dans le Cosmique Extraordinaire, où il pourra créer son personnage scénique de toutes pièces et peut-être enfin s’affranchir de la pesante ombre de son oncle.
Outre la direction artistique particulière du jeu, sur laquelle nous reviendrons un peu plus tard, l’un des éléments qui frappera dès les premières minutes est bien évidemment les personnages : particulièrement colorés et délirants, ils ne manqueront pas de vous régaler avec des dialogues extrêmement bien doublés qui feront mouche à chaque fois, aussi absurdes soient-ils, et auxquels vous aurez la possibilité de répondre, tantôt pour en savoir un peu plus sur le contexte, tantôt pour rendre l’aventure un peu plus personnalisée.
Concernant la trame narrative, The Artful Escape, malgré son postulat de départ assez clair, fait le choix de quelque chose d’assez décousu. Les dialogues parfois ésotériques ne vous indiqueront pas forcément où va le scénario, et le gros du jeu consistera tout simplement à retourner au Poumon Cosmique après avoir parcouru un tableau précis pour rencontrer et se faire accepter par des créatures mélomanes du cosmos.
Une progression scénaristique nébuleuse certes assumée, qui donne lieu à des scènes visuellement et auditivement superbes, mais qui ne parlera pas à tout le monde et se trouvera également desservie par la longueur du jeu, d’environ 5h, qui donne parfois l’impression de passer du tout au tout en un clin d’œil.
Spectacle son et lumière
C’est véritablement au travers de sa direction artistique que The Artful Escape nous montre tout son potentiel : des hauts plateaux couverts d’arbres du Colorado, aux confins de l’espace avec ses planètes enneigées et ses falaises vertigineuses, jusqu’aux villes extraterrestres à l’architecture improbable, chaque décor regorge de créativité et de détails. C’est un vrai plaisir de parcourir chacun de ces tableaux, qui font parfois l’effet d’un pop-up book ou même d’un décor de pièce de théâtre.
La bande originale n’est pas non plus en reste, que ce soit avec ses airs folk au début du jeu, ou ses mélodies beaucoup plus typées space-opéra une fois partis dans le Cosmique Extraordinaire, la bande son s’adapte à tous les tableaux à la perfection, et c’est sans parler des mélodies que Francis peut jouer tout au long de sa progression et qui viendront à leur tour se marier à l’ambiance générale pour créer toute une expérience sonore fascinante.
Guitar Hero ?
L’accent étant principalement mis sur les personnages et le côté visuel du jeu, le gameplay se trouve ici beaucoup plus en retrait, avec finalement assez peu d’éléments à se mettre sous la dent : le jeu se joue comme un plateformer 2D avec un défilement horizontal où il faudra occasionnellement sauter, glisser ou frapper le sol pour se rendre d’un point A à un point B. Hormis ces différents mouvements, c’est surtout au cours des bœufs qu’interviendra le véritable gameplay du jeu, où vous serez amenés à utiliser la clé musicale, un ensemble de touches correspondant à différentes notes, pour reproduire la mélodie qui vous sera donnée par votre camarade de bœuf du moment.
En termes de mise en scène, ces moments sont de véritables bonbons pour les yeux et permettent de faire connaissance avec d’incroyables créatures cosmiques aux designs plus perchés les uns que les autres. En pratique cependant, le concept s’essouffle assez rapidement faute de renouvellement ou de véritable challenge, rendant le jeu malheureusement assez simple et répétitif et qui donnera finalement l’impression de jouer à un Simon Says avec juste plus de lasers.
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