The Callisto Protocol : Pourquoi ne fait-il pas peur ?
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Rédigé par Nathan Champion
Si The Callisto Protocol faisait partie de vos plus grosses attentes de cette fin d’année, alors il ne vous aura sûrement pas échappé qu’il n’a pas fait peur à grand monde. Chose tout de même cocasse, quand on sait qu’il s’annonçait comme le renouveau de l’horreur spatiale.
Malheureusement, en étant très proche de Dead Space (dont voici notre test), tout en proposant une expérience un peu trop vieillotte et très orientée action, le titre a déçu, notamment sur son aspect anxiogène, jugé faiblard par de nombreux joueurs. Mais qu’en est-il vraiment ? Et surtout, pourquoi a-t-il la réputation ne ne pas faire peur ? Voyons cela ensemble.
Trop d’action tue l’horreur ?
C’est un fait indéniable, malgré toute ses (bonnes) intentions horrifiques, The Callisto Protocol verse rapidement dans une action énervée, frénétique, qui ne prend que de rares pauses. Glen Schofield l’avait annoncé lors de l’interview que nous lui accordions avant la sortie, sa vision de l’horreur a changé depuis Dead Space. Notamment parce que, selon lui, de nombreux joueurs n’ont pas vu la fin du jeu de 2008, trop effrayés par son ambiance qui ne retombait jamais vraiment.
Malheureusement, et c’est l’un des premiers reproches que l’on pourra faire au jeu, celui-ci est finalement plus à prendre pour un jeu d’action que pour un Survival Horror. Alors certes, The Callisto Protocol sait instaurer une certaine tension, ce qui provient autant de l’ambiance oppressante qu’il met en place, que de la difficulté de ses affrontements. Il faut peu de coups pour mettre notre protagoniste au tapis, et chaque mise à mort est d’une brutalité infernale. Mais on s’y fait vite, et on sent que le jeu essaye d’en faire un peu trop pour son bien. Or, les munitions en nombre limité (pendant les deux tiers du jeu) n’aident étrangement pas la peur à s’installer.
L’autre gros frein dans cette appréciation de l’horreur, c’est évidemment la mise en scène du jeu, et sa construction. D’une part, The Callisto Protocol s’offre une trame spectaculaire, avec des rebondissements explosifs. Et notre protagoniste est rarement complètement seul, puisqu’une bonne partie de l’aventure il parlera à un autre détenu via une sorte d’oreillette (du futur !). Ainsi, bien qu’il arrive que l’on sursaute ou que l’on sache que l’on est sur le point de faire une mauvaise rencontre, le fait que l’on se sente perpétuellement accompagné dissipe rapidement ces sensations.
D’autre part, le jeu étant très linéaire, et s’offrant un rythme de progression très soutenu, il va sans dire qu’il laisse peu de place à la contemplation et à l’inquiétude. Comme chez un Dead Space 2 finalement (à qui nous offrions un test récemment), dont il semble beaucoup s’inspirer, ne serait-ce que dans sa construction en forme de fuite en avant constante. Ainsi, le titre est en plus assez prévisible Enfin, on pourrait citer le sound design certes réussi, mais moins abouti que ce que proposait le premier Dead Space, plus timide. On ne prend pas peur en devinant que nous sommes traqués, mais on se prépare à en découdre.
Est-ce que cela fait de The Callisto Protocol un mauvais jeu ? Non, bien évidemment, et notre test vous le confirmera. Cela étant, il est vrai que si vous recherchez une expérience pleinement horrifique, effrayante, vous ne frappez pas à la bonne porte. On est plutôt sur un jeu d’action prenant place dans un univers sombre et gore, comme c’était finalement le cas pour Dead Space 2 et Resident Evil 4. Des influences prestigieuses, vous en conviendrez. Mais le gore, seul, ne suffit pas à faire naître la peur. Sinon, Dead Rising pourrait être qualifié de jeu d’horreur !
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Date de sortie : 02/12/2022