The Fable – Notre avis sur le tome 5 du manga de Pika
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Rédigé par Neomantis Dee
Aujourd’hui nous attaquons le tome 5 de The Fable, le manga de Katsuhisa Minami. Et maintenant que les présentations sont terminées, il est temps pour cette histoire de pleinement nous embarquer. Une tension est bel et bien plus présente depuis le virage plus dramatique opéré sur le tome précédent. Ce 5e volume, toujours édité par Pika Edition, peut donc être vu comme le calme avant la tempête. Tempête qui devrait mettre notre héros à l’épreuve et le sortir de sa nouvelle routine.
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Ce nouveau volet s’ouvre sur un Kojima déterminé à convaincre Misaki de bosser pour lui, n’hésitant pas à la menacer, comme on peut s’y attendre de ce genre d’individu. Parallèlement, Sunagawa se plaint du comportement de Kojima, estimant que ce dernier met le désordre dans les affaires du clan. Sunagawa choisit donc d’engager un tueur à gage afin d’éliminer le gêneur. Du côté de Satô, la routine continue et il fête son augmentation de salaire dans un restaurant en compagnie de Misaki. Jusqu’à ce qu’Ebihara le contact pour lui proposer une mission. Il va devoir enquêter furtivement sur Kojima, il doit vérifier si Kojima s’est emparé de l’arme entreposée dans « La Réserve ».
Si l’éclat de violence attendu depuis que le personnage de Kojima est présent attendra, une réelle tension se développe depuis plusieurs chapitres. Et comme nous le présagions depuis le revirement plus dramatique, en comparaison des tous premiers chapitres, cette dynamique est maintenue dans le tome 5. La roue va bientôt tourner, les répercussions se font de plus en plus entendre. Misaki va être très impliquée dans ce tome, elle qui se retrouve en plutôt mauvaise posture à cause de la pression exercée par Kojima. Sans compter qu’elle ignore toujours être espionnée par un de ses collègues de travail.
Mais de par son amitié avec Yôko, la sœur de Satô, un triangle relationnel se dessine entre elles et Satô. Ce dernier va par ailleurs devoir honorer la requête d’Ebihara dans ce contexte. Un pas de plus qui nous dirige vers une confrontation entre lui et Kojima. Deux personnages à l’écriture intelligemment opposée par l’auteur qui arrive à brouiller notre objectivité sur leur rapport de force. Après le voyeurisme, c’est le commerce des corps au Japon qui est pointé du doigt par le manga. Ces chapitres confirment que The Fable dispose d’un potentiel certain pour raconter, pour mettre en lumière des faits et sujets pertinents, et encore d’actualité.
The mission
The Fable propose toujours une intrigue aussi captivante et qui s’enrobe d’un peu plus de tension au fil des chapitres. Pourtant, l’auteur n’oublie pas de désamorcer subtilement des séquences avec de bonnes ruptures de ton, avec une finesse bien plus notable qu’auparavant. Mais cela fonctionne. Satô reprend aussi un peu plus de place dans l’avancée de l’intrigue principale, même si Kojima domine toujours. Cependant, Misaki fait office de point de jonction entre l’intrigue principale et secondaire. Un tout qui s’imbrique très bien et de façon cohérente.
En outre, la naïveté apparente de Satô laisse systématiquement planer un sentiment d’innocence, mais aussi de sérénité autour du personnage. Ses agissements et sa façon d’appréhender les situations, le tout porté par les dessins qui apportent toujours autant de détails, d’expressivité, contribuant à pérenniser cette sensation de décalage permanent, entre ce qu’il se passe et les réactions engendrées. Sans trop en dire, la scène du balcon est un bon exemple pour illustrer ce décalage. Tout va passer par le cadrage de Katsuhisa Minami et par l’attitude de Satô vis-à-vis de la situation dans laquelle il se trouve. Le récit construit une situation et le dessin la transcende par le décalage. Un ressort qui revient assez souvent.
Les différentes intrigues et sous-intrigues sont pour l’instant toutes intéressantes dans The Fable, ce qui aide à avoir des personnages avec autant de personnalité. Le manga parvient facilement à équilibrer le temps de présence de chacun, sans hésitez à en écarter, le temps de quelques séquences. L’auteur se donne le temps d’approfondir toutes ces têtes. Cela crée une galerie de personnage toujours plus passionnant d’un chapitre à l’autre. Nul doute que l’histoire est complètement lancée et que les premiers bouleversements majeurs vont très vite survenir.
Faut-il craquer pour le tome 5 de The Fable ?
On ne le dira jamais assez, donc pour chaque tome traité c’est le même refrain. The Fable c’est, à notre sens, passionnant depuis le premier tome. Une œuvre qui pour le moment ne nous laisse pas indifférents. Comme on l’avait déjà constaté sur le tome 4, cette suite délaisse une fois encore l’humour pour se concentrer sur une ambiance plus pesante. Depuis la venue de Kojima on sent que le manga peut à tout moment basculer dans la violence. Notamment concernant Misaki qui se retrouve piégée par ce dernier. Un tome 5 qui semble vouloir s’enfoncer encore un peu plus dans des thématiques matures qui vont privilégier certaines dérives de nos sociétés. Particulièrement celles de la société japonaise.
La force dramatique de The Fable se fait de plus en plus sentir, tout autant que les qualités d’écriture indéniables. Katsuhisa Minami sait clairement où il veut nous emmener. Ce n’est pas pour autant que l’humour n’est plus présent, il est juste subtilement dilué afin de convenir d’une atmosphère et de garantir un bon rythme. Malgré tout, le comique n’est jamais loin, notamment l’absurde et le pince-sans-rire. Comme nous l’avions déjà mentionné sur d’autres tomes, l’influence des films de yakuzas est omniprésente, particulièrement les films de Takeshi Kitano. A l’instar de The Fable, le cinéma de Kitano a une propension à la violence réaliste, rapide et impactante, mais n’en oublie jamais la petite dose de comique. Efficace et pertinente à la fois, souvent même absurde. Dans la filmographie du cinéaste, comme dans le manga de Katsuhisa Minami, cette approche a pour but de nous faire prendre un peu de recul sur ses œuvres. Et ce malgré une recherche de réalisme évidente.
Pour le moment, The Fable fait un sans faute dans sa proposition et tient parfaitement en haleine avec son rythme bien calibré. Le scénario semble promettre de traiter plusieurs pistes thématiques intéressantes et qui, si elles sont bien traitées, auront de quoi donner beaucoup de corps à la série.
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