The Man Came Around : Notre interview de Thierry Brimioulle sur ce thriller de type point’n click
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Rédigé par Jordan
Lors de l’AG French Direct, The Man Came Around s’est dévoilé au public afin de nous présenter son concept, qui nous place à la tête d’un groupe de cinq personnes cherchant à survivre à tout prix en fuyant leur pays, devenu une dictature. Le titre a profité de son passage pour préciser sa sortie en octobre, mais Thierry Brimioulle, développeur solo sur le titre, a aussi pris le temps de répondre à quelques unes de nos questions sur le jeu.
Univers et patte graphique
- Tout d’abord, merci pour cette interview ! Pouvez-vous rapidement vous présenter, qui êtes-vous et quel est votre rôle sur le jeu ?
Bonjour. Mon nom est Thierry Brimioulle. Je suis un développeur solo autodidacte qui travaille sur The Man Came Around, un jeu d’aventure et de survie, depuis quelques années. Je m’occupe de quasiment tous les aspects du projet, avec l’aide ponctuelle de freelances pour le côté audio, la musique ou les illustrations de personnages.
- D’après la page Steam du jeu, l’univers de The Man Came Around “explore comment un système démocratique peut tomber/chuter, ruiné par des intérêts particuliers.“ Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir traiter ce sujet ?
The Man Came Around devait à la base être un simple jeu de survie en montagne. Mais l’idée a évolué par la suite lors des manifestations françaises contre la Loi Travail, et la répression du mouvement “Nuit Debout” ou d’Occupy Wall Street.
J’ai toujours été inquiet de la montée de l’extrême droite en Europe et dans le monde, mais j’ai réalisé à ce moment qu’on faisait aussi face à une dérive autoritaire plus pernicieuse dans nos démocraties, particulièrement envers les mouvements sociaux, et j’avais envie de parler de ça. Du fait que nos droits ne sont jamais complètement acquis, et qu’une bonne partie de la classe politique et du patronat aimerait bien nous en dépouiller.
- Pouvez-vous nous présenter un peu plus en détail les cinq protagonistes de notre futur périple ? Y en a-t-il un que vous préférez plus qu’un autre ?
Les cinq personnages que le joueur incarne sont principalement des activistes, qui fuient le pays pour des raisons qui seront dévoilées au fil de l’aventure. Je préfère John et Esmée, parce que ce sont les personnages les plus altruistes du groupe.
- Pour quelle(s) raison(s) vous êtes-vous tourné vers une patte graphique minimaliste et inspirée du Speed Painting ? Pensez-vous que ce rendu visuel, associé à la DA en noir et blanc, suffira à retranscrire suffisamment l’ambiance sombre du titre ?
Pour un jeu de survie en montagne, le noir et blanc se prêtait bien à l’ambiance. De plus, n’étant pas artiste de formation, je me devais de choisir un style graphique plutôt minimaliste et adapté à mon niveau. D’où également le choix du speed paint, puisqu’en plus de donner un côté visuel assez rude qui correspond bien au jeu, il m’était également plus accessible.
Un récit aux multiples fins
- A l’instar de la production indépendante française Ashwalkers: A Survival Journey sortie l’an dernier, The Man Came Around propose une expérience axée sur la narration mais aussi sur la survie. Quel sera sa place (la survie) dans votre production ? Avez-vous eu des difficultés à trouver le bon équilibre entre ces deux aspects ?
La survie a une place importante dans le jeu. Le joueur contrôle un groupe de cinq personnages, et ces derniers peuvent mourir de froid ou de leurs blessures.
Il est donc possible de finir le jeu avec seulement un survivant. Mais le gameplay principal du jeu se base plus sur des choix moraux et des prises de risque calculées de la part du joueur que de la gestion intensive de ressources ou du crafting. L’idée était de garder les mécaniques de survie relativement simples pour se concentrer sur la notion de choix moral.
- Avez-vous déjà une idée du nombre de fins et de la durée de vie du jeu ? Avez-vous rencontré des difficultés à imaginer des conséquences suffisamment impactantes afin de pousser les joueurs et les joueuses à relancer une ou plusieurs parties tout en faisant en sorte qu’elles restent cohérentes par rapport à l’histoire et l’univers ?
Le jeu utilise un système de fin modulable qui dépend de vos actions durant l’aventure, des survivants dans votre groupe et de leur état moral. C’est un peu similaire à un jeu comme Fallout. Il y’a une fin “parfaite” mais également des variations possibles.
Un “run” devrait durer environ deux heures, mais le jeu incorpore une mécanique “roguelite” qui favorise la rejouabilité. Les moments clés de l’aventure restent les mêmes, mais l’enchaînement des zones et dangers qui les séparent est aléatoire. Donc une partie ne devrait jamais complètement ressembler à une autre.
- Avez-vous une anecdote ou une histoire insolite à raconter ? Quelque chose qui vous a marqué ou une anecdote de développement sur le jeu ?
Le côté le plus insolite pour moi, c’est que j’ai eu l’idée étrange de faire du jeu vidéo sans avoir aucune base technique ou artistique préalable. Je me suis dit “Allez, je fais un jeu en un an ou deux, maximum !”.
On en est loin. Mais si j’avais su à quel point développer un jeu en solo était compliqué, je ne me serais probablement pas lancé. Donc mon ignorance a eu au moins un côté positif.
- Un dernier mot pour nos lectrices et lecteurs ?
Si vous vous sentez découragé par l’état du monde ou les défis climatiques et sociaux qui nous font face, ne baissez pas les bras. On est plein à vouloir un monde meilleur, et on ne l’obtiendra qu’en s’impliquant davantage dans l’activisme, chacun à son échelle.
Nous remercions Thierry Brimioulle pour son temps et pour ses réponses. The Man Came Around est pour l’instant prévu pour sortir dans le courant du mois d’octobre 2022 sur Steam.
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Date de sortie : 09/08/2023