The Ride-on King : Présentation et avis sur le manga de Kurokawa
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Rédigé par Ludvig Auvens
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Pour les habitués de cette rubrique, vous le savez, l’Isekai est un genre très populaire et assez répandu ces dernières années au Japon. Depuis quelques temps maintenant, c’est également le cas pour l’occident, où le genre trouve de plus en plus d’adeptes. Et, cette fois encore, il s’agira de vous présenter une série Isekai : The Ride-on King.
Dans nos colonnes, nous avons déjà pu vous parler de plusieurs titres, notamment des éditeurs Doki-Doki et Meian. Mais jamais encore nous n’avions eu l’occasion de vous présenter une œuvre de ce genre issue du catalogue de Kurokawa. Évidemment, ce n’est pas une première pour eux puisque l’éditeur est déjà derrière Moi, quand je me réincarne en slime. Et, à l’instar de cette autre œuvre, The Ride-on King sait faire dans l’originalité pour sortir de la masse.
Signé Yasushi Baba, ce manga a débuté au Japon en 2018, où il compte actuellement quatre tomes. Très peu, quand on le compare à Karate Shoukoushi Kohinata Minoru (j’espère ne pas avoir fait de faute de frappe), l’autre série du mangaka, qui compte tout de même la bagatelle de 50 tomes publiés. Mais ce n’est pas forcément gage de qualité, donc allons voir directement ce que cette œuvre nous raconte exactement.
Sommaire
ToggleAlexandre Ploutinov, de Prussie à l’inconnu
Dans ce titre, le lecteur est plongé dans la vie d’Alexandre Ploutinov, président d’une petite nation d’Asie centrale, la République de Prussie (voyez toute ressemblance avec la réalité comme fortuite). Craint par ses voisins pour sa maîtrise des arts du combat et grâce à son charisme sans précédent, Ploutinov n’a peur de rien. Alors qu’il déjoue une attaque terroriste à la force de sa propre personne, le président finit malgré tout tué d’une manière digne des Darwin Awards.
Écrasé par le poids de la statue à son effigie, il se réveille dans un autre monde, où tout lui est inconnu et où tout reste à faire. Sa vie retrouve alors un second souffle lorsqu’il aperçoit des créatures jusqu’alors jamais vues et en imaginant toutes les péripéties qu’il va pouvoir vivre. Et puis, qui ne rêverait pas de chevaucher un griffon ou, à tout hasard, un ours ?
Si The Ride-on King a tout d’un Isekai ordinaire donnant la réplique à un héros charismatique et surpuissant, son originalité prend pour fondations la caricature de Vladimir Poutine (oui bon, la ressemblance n’est pas si fortuite que ça au final), en reprenant notamment quelques traits et autres caractéristiques psychologiques du dirigeant. Et ce point de départ est très bien maîtrisé par Yasushi Baba, qui nous sert alors un personnage drôle, poussé presque à l’absurde. Mais cette ressemblance avec le président russe que nous connaissons n’est là que pour servir l’humour et accrocher le lecteur, car le passage à l’autre monde change radicalement la donne.
En effet, Ploutinov ne connaît rien de l’autre monde, un monde de fantasy aux allures médiévales. La jaquette de président suprême tombe alors pour laisser place à une aventure plus standard, rythmée par les rencontres, notamment avec des créatures issues de l’imaginaire populaire, comme les gobelins et les orcs, ou des créations originales du mangaka, à l’instar des hotchis. Bien entendu, ce monde est également touché par la magie, une guilde d’aventuriers, mais aussi d’autres humains.
Un air de déjà-vu dans l’originalité
Évidemment, la surpuissance de Ploutinov est ce qui va faire la différence. Il s’impose rapidement dans son monde, tout en permettant d’ajouter une note d’humour bienvenue au scénario imaginé par l’auteur. Dans nos lectures récentes, cela n’est pas sans nous rappeler Mashle d’ailleurs, où la force est la solution à tout, et où l’impassibilité du personnage est source de moult scènes comiques.
Oui mais voilà, Ploutinov ne connaissant rien à rien, sa force et son côté impassible ne l’empêchent pas de passer pour le vieil has been venu tout droit du fin fond du monde. Heureusement, ou malheureusement, pour lui, deux jeunes filles vont l’épauler dans ses aventures : Saki et Bell, âgées respectivement de 17 et 16 ans. Bien déterminées à tirer profit de sa force herculéenne, les deux demoiselles déchantent rapidement lorsque ce dernier met leurs plans à mal à chaque fois.
Par contre, si Saki et Bell restent deux personnages vus et revus dans le milieu, Yasushi Baba excelle dans le traitement d’Alexandre Ploutinov. Malgré sa grande puissance et son passé de dirigeant, ce dernier ne souhaite rien de tel dans ce nouveau monde. Il cherche un nouveau départ, où il pourra simplement servir sa justice et aider les autres en chevauchant de nouvelles créatures. S’il sauve une enfant elfe des mains de créatures que les joueurs de RPG connaissent bien, il s’oppose également aux humains afin de sauver diverses créatures de la maltraitance. Un personnage étrange, donc, mais diablement attachant et plaisant à découvrir au fil de l’aventure.
Mais un autre point fort de l’œuvre, c’est avant tout le coup de crayon de Yasushi Baba. Tout d’abord, sa façon de copier Poutine dans les traits de son personnage est très réussie, sans parler des différentes expressions qu’il parvient à lui donner selon les situations. En outre, les autres personnages sont tout aussi classique visuellement que dans leur comportement, mais cela n’enlève rien au coup de crayon très qualitatif du mangaka. Enfin, les environnements peuvent se targuer d’avoir été soignés. Ces derniers occupent une grande place dans le manga et sont donc très beaux, tant pour le côté « sauvage » que pour le côté plus urbain.
Faut-il craquer pour The Ride-on King ?
La première chose que l’on peut dire, c’est que The Ride-on King est un manga assez drôle, à l’esthétique plutôt soignée. Yasushi Baba tire profit de sa longue expérience pour nous proposer un héros à part, à la psychologique intéressante, au milieu d’un Isekai assez classique dans sa construction. C’est donc un très bon point tant visuellement que scénaristiquement.
Aussi, il faut mettre en avant le travail de traduction derrière ce premier tome. Tout est qualitatif, avec une recherche certaine dans la façon dont le texte est traité. D’ailleurs, Kurokawa ne fait guère moins bon puisque le travail sur la jaquette française est très bon. Cette première de couverture sert bien l’œuvre et accroche le regard rapidement.
Acheter The Ride-on King sur AmazonDès lors, nous pouvons sans difficulté saluer le travail de Yasushi Baba et dire que cette œuvre devrait plaire à tous les fans d’Isekai, mais aussi aux amateurs de mangas loufoques au décor médiéval. Une belle découverte que nous recommandons, ainsi, chaudement !
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