The Witcher 3 : Wild Hunt – Notre avis sur la MAJ 4.0 destinée à la nouvelle génération
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Rédigé par Nathan Champion
Ce n’est plus à démontrer, The Witcher 3 : Wild Hunt est l’un des plus grands RPG de la dernière décennie, tenant la dragée haute aux grosses sorties japonaises telles que Final Fantasy XV et Persona 5. Il est l’un des jeux les plus appréciés de la précédente génération de consoles, et il connaissait un second souffle, en terme de ventes, avec la diffusion d’une série dédiée au sorceleur sur Netflix. Alors évidemment, après avoir planché pendant longtemps sur Cyberpunk 2077, et conscient de l’amour inconditionnel que lui portaient de nombreux fans à travers le monde, le studio CD Projekt Red a mis en chantier une mise à jour destinée à lui ouvrir les portes de la nouvelle génération.
Une riche idée, qui a su, depuis son annonce, déchaîner les passions. Ceux qui étaient passés à côté sur la génération précédente de machines n’ont aucune excuse, puisque le titre est régulièrement proposé à des tarifs défiants toute concurrence sur les stores de Microsoft et PlayStation, dans sa version complète (avec DLC). Et avec cette mise à jour prometteuse, les éventuels soucis de maniabilité ou le visuel ayant un brin vieilli ne seront peut-être plus des problèmes. C’est en tout cas ce que l’on nous promettait, et il faut dire que, manette en mains, le résultat est assez satisfaisant. Mais ne mettons pas la charrue avant les Ablette, et revenons ensemble sur notre expérience passée sur le jeu ces derniers jours.
Conditions de test : Nous avons lancé une nouvelle partie sur The Witcher 3 environ une semaine avant la mise à jour, histoire de nous remettre dans le bain, et de pouvoir effectuer un comparatif en pleine connaissance de cause. À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous avons passé près de huit heures sur la version 4.0, et notre partie nous a déjà occupés plus de quinze heures en tout. Nous avons partagé notre temps de jeu sur Xbox One S pour commencer, puis sur Xbox Series X à compter du 14 décembre. Cet article est garanti sans spoiler.
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Pour beaucoup de joueurs, The Witcher 3 : Wild Hunt cristallise un fantasme vidéoludique. Celui d’un monde ouvert à la végétation touffue, à la fois réaliste et baignant dans une dark fantasy corrosive, le tout mis en branle autour d’une narration efficace, et d’une écriture de haute volée. Une sorte de Skyrim-killer, qui aurait bien mieux vieilli que celui-ci, et proposerait une expérience certes moins vaste en terme de quêtes et de possibilités, mais tout aussi dense malgré tout. Baignant, par dessus le marché, dans un monde parfaitement bien conçu, souvent beau, et toujours immersif.
Ainsi, ce qui nous a frappés en relançant notre partie, avant la grosse mise à jour, c’est en premier lieu le fait que The Witcher 3 ait bien vieilli. Certes, visuellement sa version old gen souffre de quelques problèmes récurrents, des bugs disgracieux, de l’aliasing et du clipping. Et bien entendu, il n’échappe pas à quelques signes de vieillesse, comme ses modèles 3D de PNJ réutilisés, quelques textures un peu baveuses, ou encore des intérieurs manquant de détails. On pourrait aussi parler de la fluidité du jeu, pas toujours au beau fixe lorsque beaucoup de personnages (humains ou monstres) sont à l’écran.
Mais, cela étant, difficile de ne pas rentrer pleinement dans cette aventure, encore aujourd’hui, tant sa narration et son écriture fonctionnent bien. On n’a pas vraiment vu mieux depuis sa sortie en 2015, si ce n’est peut-être du côté de Rockstar avec l’exceptionnel Red Dead Redemption 2. Pourtant, il n’est plus à prouver que le jeu de CD Projekt a fait des émules, notamment chez Ubisoft avec Assassin’s Creed Origins et ses suites. Mais rien d’aussi immersif que The Witcher 3 : Wild Hunt, et surtout, rien qui ne parvienne à fédérer autant de joueurs à travers le monde.
Reste une maniabilité un brin perfectible, il est vrai, notamment en ce qui concerne les combats, qui ont pris un petit coup de vieux. Le jeu ne manque pas de challenge, mais il est dommage de constater que celui-ci provient parfois de problèmes de game design, ou d’une IA pas toujours très bien calibrée. Rien de catastrophique, fort heureusement. Malgré les petits problèmes rencontrés sur notre début de partie, nous n’avons finalement rien observé de véritablement rédhibitoire. Juste quelques détails, inhérents à la construction d’un monde ouvert, qui nous ont simplement rendus encore plus impatients de voir la mise à jour débouler.
Une MAJ révolutionnaire ?
Non. Inutile de laisser le suspens s’installer, nous ne sommes pas devant une révolution, l’expérience ne change pas en profondeur, et ceux qui ont déjà bouclé les aventures de Geralt de Riv ne seront pas vraiment dépaysés. Cela étant, il va sans dire que ce n’était pas l’objectif. Nous ne sommes pas devant un nouveau jeu, une remasterisation, mais bien une mise à jour lui permettant de dépoussiérer certains de ses aspects. Et le premier, vous l’avez deviné, c’est le visuel. Cette version 4.0 propose en effet deux modes distincts, respectivement nommés « Performance » et « Ray Tracing ».
Comme chez tous les autres jeux proposant ces options, ou presque, nous avons en premier lieu, la possibilité de faire tourner The Witcher 3 en 60 images par seconde, le tout avec un rendu s’adaptant aux situations. Le résultat est assez convaincant, et il est vrai que cela offre une plus grande fluidité aux combats. De manière générale, cette option est parfaitement confortable, et ce en toutes circonstances.
La seconde, comme son nom l’indique, s’axe plutôt sur le rendu. Et il faut bien avouer qu’avec ses lumières dynamiques et sa gestion des ombres, le titre en jette d’autant plus. La 4K est confortable, et met parfaitement en valeur les textures plus fines de cette version nouvelle génération, et les modèles 3D légèrement retravaillés. Mais alors, il faudra se contenter des 30fps… qui font parfaitement le travail. C’est donc une question de préférence.
Ce qui frappe lorsqu’on lance cette version 4.0 sur nouvelle génération (rappelons que les anciennes gen ont aussi eu droit à une MAJ, apportant les mêmes correctifs, mais aucun up visuel), c’est la végétation. The Witcher 3 : Wild Hunt était déjà connu pour ses environnements campagnards touffus, ses nombreuses variétés de plantes et d’arbres mis en valeur autant par leur aspect travaillé que par leur nombre, ou la prise du vent dans leurs feuilles. Et avec cette grosse mise à jour, il faut désormais compter sur une profusion beaucoup plus palpable, des couleurs un peu plus contrastées, et de manière générale un rendu de la végétation plus réaliste et réussi.
À côté de cela, on remarquera rapidement que de nombreuses petites choses ont été améliorées. Les textures et les modèles 3D, comme nous le disions plus haut, mais pas que. La légion de huttes présentes sur la map a droit à plus de mobilier, d’objets de la vie de tous les jours, et jouit d’un éclairage beaucoup plus convaincant. Rien qui ne dénature l’expérience, le résultat permettant finalement d’offrir plus de corps à l’ensemble. Cependant, si vous êtes féru d’histoire comme je le suis, alors peut-être chipoterez-vous sur certains points de détail. Comme une bibliothèque bien remplie dans la maison d’un paysan qui n’a sûrement jamais eu l’occasion d’apprendre à lire… rien de rédhibitoire, évidemment.
Notez que cette mise à jour est aussi l’occasion d’introduire une quête inédite permettant de changer l’aspect des protagonistes pour qu’ils correspondent aux acteurs de la série The Witcher sur Netflix. C’est la seule nouveauté en terme de contenu, et elle parlera, évidemment, exclusivement aux fans de ladite série. Un programme qui changera de Geralt pour sa prochaine saison, n’en déplaise aux amoureux de Henry Cavill…
Une ergonomie rehaussée ?
Bien entendu, cette version 4.0 ne va pas sans correctifs et ajouts dans le cœur du jeu. À commencer par la caméra, qu’il est désormais possible de paramétrer dans les options, pour la rapprocher du sorceleur. Ce qui est applicable en combat, et / ou pendant les phases d’exploration. Les deux ayant droit à leur option distincte. Une riche idée, qui change quand même beaucoup le ressenti de l’expérience, surtout lorsque l’on bat la campagne à dire vrai, mais qui ne nous a pas pleinement convaincus manette en mains. Enfin, il faut le reconnaître, c’est une appréciation très personnelle.
De manière générale, les options se sont alourdies, proposant plus de nuances pour les joueurs tatillons, notamment la possibilité de désactiver la mini-map pendant les phases d’exploration, ou de ne plus y afficher les points d’intérêt. Là encore, l’idée est bonne, et permet une immersion renforcée. Mais elle s’adresse peut-être plus aux connaisseurs, ceux qui ont déjà mis à sac le monde de The Witcher 3 et le connaissent bien. C’est une bonne manière de redécouvrir les lieux et de tester ses connaissances, ou simplement de se perdre dans cet open-world plein de charme.
Quelques petits ajouts fluidifient aussi l’expérience, comme l’apparition d’une fonction de lancer de sort rapide. Désormais, en activant cette option, il vous sera possible d’utiliser le signe de votre choix en pressant la gâchette basse droite, puis en appuyant sur un des boutons s’affichant sur la droite de l’écran. Ce qui évite de passer du temps dans le menu initialement prévu à cet effet, de briser le rythme des combats, tout en renforçant encore l’immersion. Enfin, courir se fait désormais, par défaut, en appuyant sur le joystick gauche, plutôt qu’avec la touche A comme dans la version d’origine. Ce qui ne nous a pas semblé plus évident, surtout en combat, où cela amène quelques imprécisions. Heureusement, c’est paramétrable.
Pour ceux qui auraient deux consoles de la même gamme chez eux, on pense à une Series X|S et une One, sachez qu’il est toujours possible de transférer rapidement votre sauvegarde de l’une à l’autre. C’est ce que nous avons pu expérimenter à la maison. La dernière née étant branchée sur une TV de 60 pouces, 4K, OLED et tout ce qui va avec, et la plus vieille se raccordant à un modèle plus petit et beaucoup moins récent. On vous l’accorde, ça touche finalement peu de joueurs, mais peut-être l’information en intéressera certains.
Pour finir, comment ne pas parler des temps de chargement ? Parce que ceux-ci ont pratiquement disparu de cette version nouvelle gen, alors qu’ils étaient pourtant douloureux par le passé. Le titre fait malgré tout le choix de conserver les petites cinématiques rappelant l’histoire au joueur, ce qui n’est pas idiot, mais on aurait aimé pouvoir les passer d’une simple pression de touche. Plus de confort de jeu, certes, mais notez malgré tout que nous avons fait face à de gros bugs en utilisant le voyage rapide. Par deux fois notre jeu a simplement crashé sous nos yeux, restant bloqué sur un écran noir. Une troisième, cet écran noir a persisté une trentaine de secondes avant de repartir à l’aventure. On espère que cela sera rapidement corrigé.
En conclusion
Cette grosse mise à jour est pleine de bonnes idées, ajoutant du confort à une expérience qui en avait besoin, autant au niveau du visuel que de la prise en main. Et bien sûr, le SSD des machines de nouvelle génération fait un travail appréciable au niveau des temps de chargement. Il n’a jamais été aussi appréciable de jouer à The Witcher 3 : Wild Hunt sur consoles, et il est plaisant de constater que le développeur a ouvert son jeu à plus d’options, pour permettre à tous les types de joueurs de s’y retrouver. Même ceux qui connaissent l’expérience sur le bout des doigts, finalement. Est-ce qu’on vous recommande de vous procurer le RPG polonais sur nouvelle génération de consoles ? Assurément !
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Date de sortie : 19/05/2015