Tribes of Midgard – Notre interview avec Julian Maroda du studio Norsfell pour l’AG French Direct
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Julien Blary
La mode des vikings bat son plein depuis quelques années, et Tribes of Midgard arrive juste à temps pour séduire celles et ceux qui en veulent toujours plus. Mêlant action-RPG, survie, récolte et coopération, le titre nous place dans la peau des derniers guerriers pouvant protéger Yggdrasil contre l’arrivée des géants.
Durant l’AG French Direct, on a pu découvrir un nouvel extrait de gameplay commenté pour le titre, qui revient sur les bases du projet. Afin d’approfondir cela, nous avons pu nous entretenir avec Julian Maroda du studio Norsfell, basé à Montréal.
Sommaire
ToggleInspiration et création
- Merci pour votre participation à l’AG French Direct ! Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?
Salut ! Mon nom est Julian Maroda, je suis l’un des cofondateurs du studio Norsfell et le directeur créatif de Tribes of Midgard. J’ai quitté l’Europe pour Montréal en 2009 afin de me spécialiser en game design et, après plusieurs années dans l’industrie, nous avons fondé Norsfell avec mes partenaires en 2013. Cela ne nous rajeunit pas !
- Pouvez-vous présenter rapidement Tribes of Midgard et son concept en quelques mots ?
Tribes of Midgard est un jeu coopératif de survie action-RPG dans lequel 1 à 10 joueurs doivent résister à l’invasion de Géants durant Ragnarök. Se déroulant dans des mondes vivants générés aléatoirement remplis de créatures variées, de reliques mystérieuses et de matériaux abondants, vous incarnez un Einherjar, guerrier Viking choisi par Odin pour livrer l’ultime bataille.
Explorez les étendues sauvages pour fabriquer de nouvelles armes et vous préparer à défendre la Pousse d’Yggdrasil au centre de votre village, dernier rempart qui protège les dieux des autres Royaumes. Repoussez les attaques nocturnes des ombres sinistres venues de Helheim et terrassez les Géants en approche pour empêcher la fin du monde !
- Pourquoi avoir choisi la mythologie nordique comme contexte ?
À la création du studio, nous savions que nous voulions tirer une grande inspiration de ces légendes, c’est pourquoi nous avons décidé de nous nommer “Norsfell”, un nom d’origine vieux norois. Ça se retrouve aussi dans notre logo qui représente un dieu viking en train de façonner une montagne à l’aide de son marteau. Nous savions dès le départ que notre objectif était d’accomplir les choses en grand.
La mythologie nordique offre à la fois une identité forte avec des histoires, des créatures et des dieux, propice à la création, tout en laissant un champ libre à l’imaginaire et l’interprétation du à un manque de témoignage d’époque. C’est une tradition essentiellement orale très riche qui a eu une énorme influence sur les civilisations occidentales, alors que peu de personnes ne la connaissent
- Quels sont les jeux qui vous ont inspiré ?
On a la chance d’avoir une équipe passionnée par les jeux vidéo avec des goûts très différents, ce qui apporte une richesse unique au développement de Tribes of Midgard. On a vraiment puisé dans de multiples inspirations, même en dehors du jeu vidéo. Don’t Starve est certainement le jeu qui nous a le plus donné envie de créer Tribes of Midgard.
On voulait amener quelque chose de nouveau au jeu de survie en apportant une dimension action-RPG pour ouvrir ce genre à un plus large public. On peut aussi citer Zelda Breath of the Wild pour son visuel et Monster Hunter pour ses boss fights.
Contenu du jeu et gameplay
- Vous avez déclaré vouloir simplifier le genre de la survie, n’avez-vous pas peur que les fans hardcore du genre s’y retrouvent un peu moins ?
On pense vraiment que les fans hardcores du genre y trouveront quelque chose de très frais et nouveau plutôt qu’un jeu qui ne les gardera pas en haleine. C’est important d’insister sur le fait qu’accessibilité ne rime pas avec simplicité. Fortnite ou Rocket League sont de bons exemples de jeux avec des mécaniques de base à la portée de tous, mais qui nécessitent un fin degré de maîtrise à plus haut niveau.
Dans Tribes of Midgard, il n’y a pas de gestion de la faim, de la stamina ou du poids de l’inventaire. Récolter des ressources demande une seule action. Ce qui laisse plus de temps pour explorer et profiter de l’expérience riche que ce monde propose. On a enlevé le côté simulation d’un jeu de survie pour se concentrer essentiellement sur le maintien en vie de la Pousse d’Yggdrasil, un objectif qui plus est coopératif si vous jouez à plusieurs.
Nous allons aussi offrir plusieurs modes de jeu pour que chacun y trouve son compte.
- Est-il vraiment possible de jouer en solo pour ceux qui le souhaitent ou tout sera vraiment plus dur ? A l’inverse, être à 10 rendra-t-il le jeu plus simple où le jeu adapte sa difficulté au nombre de joueurs ?
Nous avons pris grand soin de développer la partie solo du jeu avec non seulement, des systèmes de difficultés adaptatives aux leviers multiples, mais aussi des particularités propres au jeu solo pour garantir une expérience optimale.
La difficulté s’adapte également en multijoueur, ce qui signifie que si un joueur quitte une partie en cours, les autres peuvent continuer à jouer sans crainte de faire face à un défi impossible.
- Pouvez-vous nous parler du système de construction et des possibilités offertes ?
La construction se présente sous deux formes dans Tribes of Midgard. Premièrement, la possibilité de construire où vous voulez, quand vous voulez, partout dans le monde. Que ce soit pour accéder à un plateau ou pour traverser une rivière, vous avez tous les outils nécessaires pour faire de chaque monde le vôtre. C’est très rare dans les jeux en vue top-down et cela amène une dimension unique à ce type d’expérience.
Deuxièmement, la construction passe aussi par l’amélioration de son village. Les différents marchands peuvent être améliorés pour accéder à de nouvelles recettes de fabrication et les rendre plus forts, et l’enceinte du village peut être fortifiée en bâtissant portes et autres tours d’archers afin de renforcer ses défenses.
- Prévoyez-vous d’ajouter une dimension PvP au jeu ?
C’est une question qui revient souvent. Mais pour l’instant, on est concentré à 100% sur la création d’un super jeu PvE à la fois fun en solo et en co-op.
- Y’a-t-il plusieurs classes de personnages ou les différences se font via l’équipement porté ?
Les deux ! Quand vous rejoignez un monde, vous apparaissez presque nu. Et oui, tout votre équipement n’est pas descendu avec vous du Valhalla !
Il vous faudra fabriquer des armes avec les ressources que vous trouverez afin de débloquer des attaques redoutables. Chaque arme dispose de sorts associés à elles en plus de caractéristiques qui leurs sont propres. Augmentez également votre niveau d’armure et votre résistance aux éléments en fabriquant de plastrons et autres boucliers.
Au cours de la partie, vous remportez des points de compétence grâce à l’expérience gagnée, vous permettant ainsi de sélectionner une classe et de vous spécialiser en choisissant des attributs. Par exemple, optez pour une classe d’explorateur afin d’aider à enlever le brouillard de guerre dans monde, localiser les points d’intérêts et assurer l’activation des sanctuaires pour permettre au reste de votre tribu de se téléporter rapidement n’importe où sur la carte.
- Combien de types de Géants sont prévus dans le jeu ?
Nous en avons annoncé quatre en ce moment, mais d’autres sont déjà en marche vers le village. Midgard regorge également de créatures plus impressionnantes les unes que les autres.
- Est-ce qu’il y aura du cross-plateforme entre les supports ?
On y travaille ! On aimerait proposer l’expérience ultime de jouer à Tribes of Midgard avec tous ses amis. Pour l’instant, c’est encore en phase de développement et de tests. On aura bien plus à annoncer dans les prochains mois, restez à l’écoute.
Retour sur la bêta, collaboration avec Gearbox et le cas Valheim
- Qu’avez-vous appris de la bêta et des premiers retours ?
Énormément ! Le plus important pour nous aura été qu’à un stade très précoce (2 années avant sa sortie), il y avait déjà un intérêt très fort pour le jeu. Dès la première bêta, on a atteint une note moyenne des joueurs de 90%, en plus d’arriver en première de Steam et de Twitch.
Nous avons déjà fait en tout 3 alphas fermées et 3 bêtas ouvertes et à chaque fois, c’est un moment d’échange incroyable. On a la chance d’avoir une communauté qui s’est très tôt investie dans le développement de Tribes of Midgard et tout ça nous a réellement permis de créer un jeu meilleur grâce à leur feedback, en plus de valider notre direction et de faciliter les discussions avec les éditeurs intéressés.
- On a remarqué que vous étiez en collaboration avec Gearbox. Comment s’est passée votre approche avec eux ?
On a signé avec Gearbox en 2020 alors que cela faisait déjà plus d’un an qu’on était en discussion avec eux et que plusieurs autres éditeurs nous avaient fait des offres. Gearbox a tout de suite compris ce qu’on voulait accomplir avec Tribes of Midgard et le potentiel de cette vision ambitieuse. On sentait bien que leur but était de nous laisser notre liberté créative et artistique pour jouer un rôle d’amplificateur. C’est le scénario rêvé pour un studio. Et puis, c’est aussi un privilège que de pouvoir faire partie d’un portfolio aussi prestigieux.
- Que vous inspire le succès de titres comme Valheim ? Cela doit être rassurant de voir que de nombreux joueurs ont cette attirance envers les jeux disposant du même univers, non ?
C’est avec grand plaisir que nous voyons l’univers Viking gagné en popularité ! Non seulement à travers des jeux comme Valheim mais aussi Assassin’s Creed Valhalla. Et bien que le gameplay de Tribes of Midgard soit très différent à bien des égards, cela prouve que des millions de joueurs sont intéressés par ces légendes, ce qui nous motive encore plus à leur offrir une expérience de jeu unique basée sur ces récits.
- Avez-vous une anecdote de développement ou quelque chose qui vous a marqué au cours du développement à partager avec vous ?
Notre victoire à la Ubisoft Indie Series en 2018, arrivant 1er d’un concours avec 44 participants, a été le véritable point de départ du projet. Ça nous a permis de dire très tôt : on tient quelque chose de prometteur.
Notre compagnie comptait moins d’une dizaine de personnes à l’époque et cela nous a permis d’aller de l’avant sur plusieurs fronts pour faire en sorte qu’on puisse amener Tribes of Midgard là où on l’imaginait. Avec le succès des alphas fermées et bêtas ouvertes en plus, on était certain d’être sur la bonne route. En 2021 maintenant, avec 24 employés et la sortie mondiale qui approche, nous sommes super impatients d’enfin livrer le projet dans les mains des joueurs.
- Un dernier mot pour nos lectrices et lecteurs qui vont (re)découvrir votre jeu au cours de l’AG French Direct ?
Tout d’abord, merci ! Merci de vous intéresser à Tribes à Midgard et bienvenue à tous ceux qui rejoignent cette folle saga. Nous ne serions jamais arrivés jusqu’ici sans vous. Alors si vous voulez intégrer le cœur de notre communauté, nous avons créé les Midguardians, un programme unique destiné à nos fans. En nous rejoignant, vous aurez accès à des récompenses exclusives et vous contribuerez à votre façon au développement de Tribes of Midgard !
N’hésitez pas à venir nous rencontrer sur Discord, nous avons déjà une communauté francophone très active et étant nous même francophones, cela nous fera plaisir de discuter du jeu avec vous !
Nous remercions Julian Maroda pour son temps et ses réponses, ainsi que le studio Norsfell pour sa participation à l’AG French Direct. Si vous souhaitez en savoir plus sur le jeu, vous pouvez consulter le site officiel du titre et suivre les comptes Twitter, Instagram et Facebook du jeu. Tribes of Midgard sera disponible sur PC (Steam), PS4 et PS5.
Cet article peut contenir des liens affiliés
Date de sortie : 27/07/2021