Ubisoft continue de dévisser en bourse suite à une lettre ouverte d’un actionnaire qui demande des gros changements
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Rédigé par Jordan
Après quelques années de disette, 2024 devait être le moment de la remontée pour Ubisoft. Entre le bon démarrage de XDefiant et les sorties d’Assassin’s Creed Shadows et Star Wars Outlaws, l’horizon semblait dégagé pour l’éditeur. La réalité est cependant quelque peu différente puisque le jeu Star Wars ne semble pas avoir fait un démarrage tonitruant (on le saurait déjà sinon) et surtout, le shooter free-to-play voit sa communauté se réduire de jour en jour. C’est pourquoi les actionnaires paniquent un peu, et cela se répercute directement à la bourse.
Passer en privé, licencier… la liste des exigences d’un actionnaire mécontent
En un an, l’action en bourse d’Ubisoft s’est considérablement affaissée. On parle ici d’une chute de plus de 50% en un an, alors que l’éditeur a pourtant sorti quelques grosses cartouches entre temps. La sortie de Star Wars Outlaws n’a pas sur redresser la barre, au contraire. L’action a de nouveau plongé, de plus de 11% en quelques jours.
Et si toutes ces transactions boursières sont remarquées aujourd’hui, c’est parce que l’un des actionnaires minoritaires a pris la parole. Il s’agit du fond spéculatif AJ Investments, qui a publié une lettre ouverte pour demander à Yves Guillemot des changements structurels, comme de considérer le fait de rendre l’entreprise privée. Tencent, qui est un actionnaire d’Ubisoft, est également évoqué comme partenaire potentiel pour aider à cette transition. Une manière à peine détournée de dire qu’une revente est souhaitée.
Et qui dit revente dit également licenciements. Là encore, ce souhait est à peine cachée puisque AJ Investments souhaite qu’Ubisoft « mette en œuvre un programme complet de réduction des coûts et optimise les niveaux de personnel pour être plus comparables aux leaders du secteur ». Rappelons qu’Ubisoft a déjà licencié massivement au cours de ces derniers mois, mais ce n’est visiblement pas encore assez pour les actionnaires, qui préfèrent sans doute que l’éditeur revoit son modèle. Contrairement à d’autres grands éditeurs, Ubisoft emploie énormément de personnes en interne et a finalement peu recours à la sous-traitance. Revoir ce modèle aurait donc un impact massif sur le personnel.
L’actionnaire minoritaire souhaite aussi qu’Ubisoft se concentre sur ses plus grosses licences tandis qu’un changement de PDG est à considérer. Il est important de préciser qu’AJ Investments représente moins de 1% des actions d’Ubisoft, ce qui veut dire que cette lettre ouverte pourrait être relativement ignorée par le groupe, sauf si cette parole venait à trouver un écho auprès d’autres actionnaires plus importants (et c’est justement ce qui est en train de se passer).
Un nouveau venu qui veut tout changer
De plus, il s’agit d’un actionnaire encore tout frais, auparavant actionnaire d’Activision-Blizzard avant que le groupe soit racheté par Microsoft. Il n’a investi qu’il y a seulement quelques semaines au sein du groupe, sans doute appâté par les gains potentiels d’un jeu Star Wars.
Pari manqué, ce qui le pousse aujourd’hui à afficher sa déception, mais demander de tout changer en étant aussi minoritaire et nouveau dans le capital boursier de l’entreprise est pour le moins osé. Ce qui rend la déclaration « Ubisoft, à sa valorisation actuelle, est profondément sous-évalué et devrait valoir
entre 40 et 45 euros par action » assez amusante, puisqu’il y a quelques semaines, cela n’a certainement pas dérangé AJ Investments que l’action soit si basse en rachetant ses parts.
Il fallait peut-être simplement mieux se renseigner avant sur la manière dont fonctionne Ubisoft, mais à la façon dont le fond spéculatif appelle certaines licences du groupe (Sprintel Cell, Tommy Clancy’s…), on comprend que les recherches n’ont pas du être très profondes.
La famille Guillemot reste le premier actionnaire de l’entreprise à ce jour. Ubisoft n’a pas encore répondu à cette lettre.
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