Ubisoft, prochain grand éditeur à être racheté ? Des fonds d’investissement privés s’y intéressent
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Jordan
Après le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft, on a compris que rien n’était totalement impossible ou improbable lorsque l’on parle de rachat de studio ou d’éditeur dans le jeu vidéo. Les plus folles théories se sont alors tournées vers Ubisoft, qui a déjà lutté par le passé contre des tentatives de rachat avec Vivendi, mais qui, selon Bloomberg et Kotaku, serait aujourd’hui bien plus enclin à ce type d’opération. Une nouvelle enquête nous révèle que l’éditeur français est actuellement dans le viseur de plusieurs fonds d’investissement privés internationaux dans l’étude d’un rachat.
Des projets au ralenti, pour mieux étudier un rachat ?
Bloomberg a rapporté dans un premier temps que Blackstone Inc. et KKR & Co., deux fonds d’investissement, s’intéressent de près à Ubisoft. Si le site rapporte que les discussions sont encore à un stade peu avancé, aucune avance sérieuse n’est effectuée pour le moment, et rien n’indique qu’Ubisoft et la famille Guillemot seraient prêt à conclure un deal ou non.
Kotaku va un peu plus loin avec de nouvelles sources, qui sont en contact avec le site depuis plusieurs mois et qui sont d’anciens et actuels employés, qui déclarent qu’Ubisoft serait aussi intéressé par un rachat, ou du moins ouvert à l’idée. Que ce soit par des fonds d’investissement ou d’autres, l’envie serait là, dans la mesure où le cours des actions de l’entreprise n’est pas au beau fixe (sauf aujourd’hui avec un gain de 11% à la suite de ces enquêtes selon VGC) et où l’éditeur peine sur certains projets en développement.
Kotaku déclare aussi que les prochains Assassin’s Creed, Far Cry et Splinter Cell avaient pris du retard sur le calendrier prévu initialement, selon trois des sources proche des dossiers.
Le site avance même qu’Ubisoft a consulté plusieurs cabinets de conseils durant ces derniers mois afin d’étudier les possibilités. Face à ces enquêtes, Ubisoft a tenu à réagir :
« Nous ne commentons pas les rumeurs ou les spéculations. Ubisoft possède des capacités de création et de production inégalées, avec plus de 20 000 personnes talentueuses collaborant dans nos studios à travers le monde sur le développement de jeux. Grâce à eux, à notre approche à long terme et à notre appétit pour la prise de risques créatifs, nous avons construit certaines des marques propriétaires les plus solides de l’industrie et avons de nombreuses nouvelles marques et projets prometteurs à l’horizon. Nous avons également l’un des portefeuilles les plus complets et les plus diversifiés de l’industrie, des services et des technologies de pointe, et une communauté importante et croissante d’acteurs engagés. En conséquence, nous sommes idéalement positionnés pour capitaliser sur la croissance rapide de l’industrie et les opportunités de plate-forme qui émergent en ce moment. »
Qui pour racheter Ubisoft ?
Entendons-nous bien, nous n’allons pas jouer les Nostradamus du dimanche ici, mais il est intéressant de se demander qui aurait les reins assez solides pour racheter Ubisoft, en dehors de fonds d’investissement privés qui sont étrangers à l’industrie du jeu vidéo.
Naturellement, il n’y a pas beaucoup de candidats possibles, et ce même malgré les théories qui n’ont pas manqué de faire parler d’elles sur les réseaux sociaux, avec des joueurs et des joueuses qui fantasment déjà à l’idée que Microsoft ou Sony viennent s’inviter dans les discussions.
En dehors du fait que le premier semble improbable étant donné qu’il doit déjà gérer le rachat d’Activision et que le second semble être un peu plus limité par le budget, on pourrait légitimement se poser la question du cas Tencent. En 2018, le géant chinois était déjà entré au capital d’Ubisoft avec la promesse de ne pas augmenter ses parts au delà de 5% pendant 5 ans, comme le rapporte Les Echos. Ce qui veut dire que cette promesse ne tiendra plus en 2023, et que Tencent sera alors potentiellement l’une des entreprises qui pourraient miser gros sur Ubisoft.
Est-ce que cela reste possible pour autant ? Pas forcément, tant le cas d’Ubisoft est complexe. Pas pour les multiples affaires dont l’éditeur est la cible, non. On a bien vu avec Activision-Blizzard que cela n’empêchait rien, et que cela pouvait même être un levier pour mieux négocier. Si Ubisoft est un cas à part, c’est surtout pour sa masse salariale, puisque l’éditeur français embauche environ 20 000 personnes à travers le monde. A titre de comparaison, c’est près de deux fois plus qu’Activision-Blizard. Et ces employés, il faut pouvoir les gérer, à moins de prévoir de grands plans de licenciement, ce qui ne serait évidemment pas le scénario idéal.
Rappelons qu’à l’heure actuelle, aucune offre sérieuse n’a été formulée, et tout n’est qu’au stade d’étude préliminaire, ce qui veut dire qu’un tel rachat, peu importe par qui et s’il arrive un jour, est encore (très) loin d’être officialisé. Donc avant de se construire tous les scénarios possibles et imaginables, soyons prudents sur ce genre d’enquête.
Cet article peut contenir des liens affiliés