Ultros : Nous avons joué aux premières heures de ce Metroidvania prometteur, notre avis
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Rédigé par Nathan Champion
S’il fallait pointer du doigt les deux genres les plus représentés dans la sphère indépendante, en premier viendrait assurément le Rogue-Like, ou Lite. Pour le second, on réfléchirait un peu plus, mais le Metroidvania aurait toutes les chances de ressortir. Deux genres intéressants, certes, qui recèlent de bonnes idées, et qui ont déjà pu s’entrecroiser, notamment dans un Dead Cells adulé à juste titre. Maintenant, si je vous disais que le jeu qui nous intéresse aujourd’hui est un digne représentant du Metroidvania, et qu’il emprunte le système de boucle au Rogue-Lite, tout en s’émancipant d’une grosse partie de son Game Design habituel, cela n’attiserait il pas votre curiosité ?
Parce que Ultros, c’est ça, et a priori bien plus encore. Le titre du développeur indépendant Hadoque n’est pas encore disponible, et sa sortie n’est pas prévue avant l’année prochaine, mais il s’annonce audacieux. Ce que l’on devine aisément au premier coup d’œil, cela dit, puisque sa direction artistique n’a rien de banal, et sa profusion de couleur surprend. Mais on pourrait aussi citer son pitch, absolument lunaire.
Pour notre plus grand plaisir, Ultros s’est laissé approcher quelques heures, nous laissant parcourir les premiers instants de son aventure. Ou plutôt, les premières boucles. Une expérience aussi étonnante que réconfortante, dans la mesure où, malgré son originalité, le titre nous accueille à bras ouverts, et ne s’annonce guère difficile. Encore un point qui le différencie du Rogue-Lite dont il semble pourtant s’inspirer.
Conditions de l’aperçu : Nous avons reçu un code Steam qui nous a permis de jouer environ deux heures au titre, à la manette Xbox, et sur un PC qui n’est pas conçu pour le gaming. Cet article tâchera de ne pas spoiler l’histoire d’Ultros.
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Quand on vous disait que le titre est étonnant, on ne plaisantait pas. Il faut dire que le développeur a laissé des indices sur la page Steam du projet, avec pour commencer un pitch plus que surprenant. Parce que dans Ultros, votre personnage, muet (coucou Dead Cells), se réveille au beau milieu de l’espace, sur un utérus géant. Ça commence fort, et on croirait au début d’une blague grivoise, pourtant, on va véritablement quelque part avec ces prémices. Cet utérus (et décidément, je n’aurais jamais cru écrire ce mot dans un article un jour) est nommé le Sarcophage, et il renferme une entité cosmique du nom de Ultros. Vous savez, comme le jeu…
Ajoutez à cet univers une direction artistique colorée et fouillée, qu’on imaginerait presque être la parfaite rencontre entre l’esprit cartoon et déjanté de Rick and Morty, et l’imagerie plus froide, torturée d’un Scorn ou d’un Blasphemous, et vous obtenez une aventure qui, du moins pour le moment, donne envie d’en découvrir plus. Les personnages que l’on croise sont à chaque fois énigmatiques, et donnent tantôt l’impression de savoir qui nous sommes, tantôt de ne pas même savoir où ils sont, tandis que notre héros reste parfaitement imperturbable. Pourtant, avec tout ce qu’il se passe autour de lui, on ne lui aurait clairement pas reproché un petit haussement de sourcil.
Parce que, sans rentrer dans le détail de ce que l’on sait du scénario, les choses ne s’annoncent pas particulièrement joyeuses pour notre héros, qui doit faire face à une engeance découpée en plusieurs segments. Pour retrouver chacun d’eux, il va devoir passer par différentes zones du Sarcophage. Zones qui sont de toute beauté, quelles qu’elles soient parmi les premières du jeu. Les arrière-plans sont travaillés, jouissent d’une esthétique qui coupe littéralement le souffle par moments, et ils véhiculent toutes sortes d’idées ou d’images mystiques, ajoutant sans que l’on s’en rende toujours compte au lore de Ultros. Un genre de narration environnementale, plus subtile que chez The Last of Us.
Quant au reste, il faut bien dire que Ultros n’est pas un étalon, et ne nécessite pas un PC de course pour tourner. Le développeur connaît ses moyens, et en a usé à bon-escient, pour faire de son Metroidvania un titre aux inspirations old school, mais pas trop. Parce que si la technique ne surprend jamais, le titre se cantonnant finalement à une 2D de bonne facture, cela ne l’empêche pas de jouer avec ses limites constamment. En faisant naître de la végétation d’une manière absolument sublime, par exemple, ou en multipliant les éléments de décors, au risque de rendre le tout moins lisible. Bref, Ultros est sublime, mais ne plaira pas à tout le monde.
Cycle de la vie
Et ce constat, il s’applique aussi à son Game System. Comme dit plus tôt, Ultros est donc un Metroidvania, ce qui implique une map de taille respectable à explorer, et toute une dimension de Backtracking. Dimension exploitée différemment que chez un Metroid Dread ou un Bloodstained : Ritual of the Night, pour ne citer qu’eux. Le titre de Hadoque propose, certes, des pouvoirs permettant de se débloquer certains passages, on pense au double saut par exemple, mais la plupart du temps il faudra user d’autre chose. Cet « autre chose », c’est le jardinage. Il sera en effet possible de faire pousser différentes graines récupérées au cours de l’aventure, à certains endroits clés.
Le hic, c’est qu’au moment où l’on commence à planter des graines, on se rend compte que celles-ci ne poussent pas autant qu’escompté. C’est là qu’intervient le système de cycles, qu’on imagine facilement inspiré du Rogue-Like. À défaut de mourir, notre personnage pourra néanmoins recommencer plusieurs fois son aventure, mais à des moments différents de l’histoire. Ou plutôt, à un temps donné différent. Le concept reste assez flou, même une fois cette preview achevée. Mais l’idée est très intéressante, et amène de chouettes systèmes. Mais revenons en au jardinage, voulez-vous ?
Vous l’aurez peut-être compris, si les graines que l’on plante ne poussent pas assez au cours d’un cycle, c’est donc dans un cycle futur qu’elles sauront se rendre utiles. Là encore, l’idée est très intéressante, et permet par ailleurs une utilisation du Backtracking propre à chacun. Le joueur est invité à déceler lui-même les passages prometteurs, et à choisir où il plantera ses graines, présentes en quantité très limitée dans le Sarcophage. Ainsi, si Ultros ne s’annonce pas particulièrement long, on l’imagine néanmoins revêtir un certain potentiel de rejouabilité, dans la mesure où l’on voit difficilement comment il sera possible de tout explorer au cours d’une seule partie. Mais, nous allons peut-être un peu vite en conclusions.
Pour le reste, Ultros est finalement un Metroidvania assez classique dans son exécution. On est sur un gameplay 2D qui fonctionne très bien, avec des attaques percutantes, des patterns ennemis lisibles, et un système d’esquive qui semble couler de source. C’est vif et joliment animé. Quant aux améliorations et capacités à débloquer, elles nécessitent d’ingurgiter d’étranges items organiques trouvés çà et là, sur les ennemis ou dans le décors, autrement utiles pour se soigner. Mais attention, car elles reviennent à zéro à chaque cycle, à l’exception de celles que vous graverez dans le temps à l’aide d’un item d’une rareté qu’on imagine extrême. Là encore, que des bonnes idées !
Qu’attendre de Ultros ?
Finalement les seules choses nous ayant déçus au cours de notre petite partie se comptent sur les doigts de la main. Pour commencer, bien qu’une traduction française soit bien prévue par le studio, nous n’y avons pas eu droit lors de notre preview. Et bien que l’anglais ne soit pas un problème d’ordinaire, le vocabulaire très singulier de Ultros n’a pas facilité la compréhension de son lore et de son histoire lunaire. Ensuite, si le feeling des combats est assez plaisant, nous avons remarqué quelques petites imprécisions qui, on l’espère, seront corrigées d’ici à la sortie définitive. On n’aurait pas dit non à plus de challenge, aussi. Enfin, et là on chipote, on aurait aimé que la bande-son se fasse plus entendre.
Parce que cette dernière est absolument divine, du peu que l’on a pu écouter, et qu’il nous aurait semblé de bon ton de la mettre plus en avant pour immerger encore plus le joueur dans cet univers absolument hors normes. Parce que c’est visiblement ça, avant toute chose, Ultros : un monde comme nous n’en avons jamais vu. Et il faut bien l’avouer, le peu de temps que nous avons passé dessus nous a ouvert l’appétit. Difficile de lâcher la manette une fois le terme de cette preview atteint. Le titre s’annonce donc beau, tant visuellement que musicalement, agréable à prendre en main, riche et complet, sans compter sur son histoire qui a toutes les chances d’être intéressante… Bref, Ultros débarque le 13 février prochain sur PC, PS4 et PS5, et on a hâte. Si vous aimez le Metroidvania, vous devriez être aussi impatients que nous !
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Date de sortie : 13/02/2024