Danganronpa : Premier avis sur le manga de Mana Books
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Rédigé par Ludvig Auvens
Nous y voilà, la première critique à proprement parler au sujet d’un livre lié au jeu vidéo. Plus tôt dans la journée, nous vous parlions de l’ouverture de cette rubrique et elle est enfin là ! Avec Danganronpa de chez Mana Books pour cible, nous espérons pouvoir vous présenter un premier bouquin qui vous donnera envie.
Qui, à l’heure où j’écris ces lignes n’a jamais entendu parler de la saga Danganronpa ? Après la sortie de quelques opus, cette licence est devenue une référence du genre « visual novel », où se mêlent enquêtes et aventures. Tout d’abord présentée comme un simple jeu de niche, la saga a su s’imposer et rassemble désormais moult joueurs à travers le monde, notamment grâce à ses thèmes et ses mécaniques bien huilées. L’intrigue tourne autour des manigances d’un proviseur, véritable mascotte pour la série, du nom de Monokuma. Peluche à l’allure mignonne mais qui n’est qu’une apparence, il sert de point d’ancrage pour ajouter une pointe d’humour très spécial à la série. Basée sur des thèmes matures et un rythme tantôt effréné, tantôt très posé, Danganronpa a su trouver sa recette parfaite, pour plaire aux grands.
Danganronpa, ou l’histoire d’un groupe d’ados malchanceux
Pour la petite histoire, le premier titre est sorti sur l’archipel nippon en 2010, suite au travail acharné de Spike Chunsoft et grâce à l’imaginaire quelque peu déjanté d’un certain Kazukata Kodaka. Le studio n’en n’est désormais plus à son coup d’essai puisque la licence compte plusieurs jeux, dont Danganronpa 3: Killing Harmony sorti en 2017, que j’ai eu la chance de tester pour vous. Vu la notoriété grandissante de la série, et notamment suite à la sortie de Dangaronpa Another Episode Ultra Despair Girls, il était normal de voir un jour arriver une adaptation manga dans nos belles contrées.
Bien entendu, d’autres adaptations, notamment une version anime sortie en 2013 sont parues. D’ailleurs, c’est cette année-là que le manga de 196 pages dont nous vous parlons aujourd’hui est sorti. Oui oui, il y six ans est sorti ce fameux Danganronpa – The Animation au pays du soleil levant. Par ailleurs, les Japonais ont pu mettre la main sur l’entièreté de la série dès l’année 2014. Basée sur l’anime du même nom, cette série de quatre ouvrages graphiques va nous plonger dans l’histoire de l’anime dont je vous parlais plus haut. En effet, les éditions Mana Books se sont attelées à nous ramener ce cher Monokuma chez nous, en ce début d’année 2019. Mais ne vous y trompez pas, les années écoulées depuis la sortie d’origine du tout premier manga de la carrière de Takashi Tsukimi n’ont pas fait perdre en qualité à ce dernier.
Niveau intrigue, le tout est assez simple et s’inscrit dans la continuité de ce à quoi la licence Danganronpa nous a toujours habitués. Le bouquin nous plonge dans un univers semblable au nôtre où le gouvernement japonais a reconnu une école privée du nom de Kibôgamine. Cette école est réputée pour n’être accessible qu’à l’élite, les « ultimes », des lycéens qui excellent dans quelque chose en particulier. On vous laisse déjà imaginer ce que sous-entend « dans un domaine quel qu’il soit ». Non, bande de petits vicelards, le genre de compétences auxquelles vous pensez ne sont pas prises en compte ! On parle plutôt de chant, d’écriture, voire d’aptitudes sportives, rien que l’on ne puisse pas montrer aux enfants donc, pour l’instant du moins.
Parmi ces adolescents aux compétences hors normes se trouve un certain Makoto Naegi. Se considérant comme tout à fait banal, le jeune homme peut intégrer la prestigieuse école grâce à un tirage au sort. Véritable aubaine pour lui qui commence à se demander s’il ne vient pas de trouver son talent : la chance. Malheureusement pour lui, tout ne va pas se passer comme prévu et sa vie finira par basculer alors qu’elle aurait dû devenir plus belle. Au grand jour de la cérémonie de rentrée scolaire, notre cher Makoto va se retrouver pris dans un jeu macabre aux côtés de 14 autres étudiants du lycée. Au sein de l’établissement, le groupe va se retrouver enfermé sous l’emprise d’un proviseur pour le moins inattendu : Monokuma.
Le but de cette peluche machiavélique (que l’on pourrait presque comparer à Billy Jigsaw en termes de sadisme) est de faire vivre un enfer sans nul autre pareil à nos malheureux. Plongés dans ce qui est considéré comme un jeu de la mort, chaque adolescent va devoir chercher à tuer l’un de ses camarades sans que les autres ne le débusquent. Voilà pour eux le seul moyen d’obtenir leur diplôme et de quitter cet infernal amusement. Chouette livre dont on vous parle là, n’est-ce pas ? Forcément, être découvert ne sera pas sans conséquence puisque cela entraînera la mort de celui qui s’est fait prendre. Les autres pourraient alors décider de ne rien dire, histoire qu’au moins 50% des étudiants survivent me direz-vous… Mais non ! Monokuma éliminera la totalité des étudiants qui n’auront pas découvert le fautif. Dès lors, seul l’un d’entre eux pourra quitter ce bahut de l’enfer !
Une adaptation qui mérite qu’on parle d’elle
Bref, passons désormais au manga en lui-même. Car planter le décor, c’est bien mais c’est encore mieux de parler de notre sujet. Les premières pages servent d’introduction où l’on nous présente Makoto, le personnage principal de cette aventure macabre. Si ce passage est très intéressant, la suite le sera encore plus puisque l’adaptation manga ici présente nous plonge rapidement dans le vif du sujet, sans trop tourner autour du pot comme le font certaines adaptations (histoire de gagner quelques pages). En l’espace de quelques minutes de lecture, le jeune homme va franchir les portes de sa nouvelle école et les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
Avec une stylistique qui lui est propre et une scénarisation de grande qualité, Takashi Tsukimi nous propose un survol des autres étudiants pris dans cette activité aussi mortelle que loufoque. Bien entendu, la patte graphique du mangaka se ressent mais l’essence même de Danganronpa est bien présente, avec des looks fortement marqués et très diversifiés pour chaque personnage. L’adaptation parvient donc à respecter cet univers et l’identité de chaque protagoniste de l’histoire. Si nous le voulions, nous pourrions vous faire la liste de tous ces personnages hauts en couleurs et aux valeurs parfois discutables mais cela allongerait cette petite présentation pour au final ne rien vous apprendre de plus.
Si notre artiste peut se targuer d’avoir retranscrit l’identité de chacun à la perfection, ce point positif l’est d’autant plus lorsque l’on en vient à Monokuma, véritable monstre qui a plongé les étudiants dans son jeu morbide. Avec une touche personnelle dans l’adaptation, Takashi Tsukimi est parvenu à sublimer le personnage emblématique de cette saga et à lui rendre hommage de la plus belle des manières. Très respectueux du design d’origine, le mangaka est allé dans le détail pour proposer une transposition parfaite sur papier de l’extravagance et l’originalité de tous les intervenants de l’histoire. Forcément, puisqu’il s’agissait de la première expérience du dessinateur, quelques imperfections sont glissées ici ou là au fil des pages mais n’entravent en rien le plaisir de lecture. Après tout, même les plus grands du milieu ont fait quelques erreurs à leurs débuts.
Du point de vue du scénario, il n’y a rien non plus à dire, le travail de Takashi Tsukimi cherchant à rendre honneur à la licence dans son ensemble, en respectant scrupuleusement les indications qui lui avaient été données. Proposant son lot de surprises, l’intrigue saura mettre Makoto à mal à plusieurs reprises et l’auteur parvient à enchaîner les différentes phases que l’on peut retrouver dans le jeu de la plus belle des manières. En effet, la récolte d’indices, le tribunal de classe et le reste se suivent à un rythme tout à fait adapté à la série, en ajoutant toujours les quelques retournements de situation bien connus de la saga. Et, pour ne pas lasser le lecteur, ce premier enchaînement de phases ne tardera pas à arriver puisque le premier mort fera rapidement son apparition. Alors, Makoto va-t-il se sortir de ce jeu sadique ? Nous ne le savons pas encore à la fin du premier tome… et heureusement d’ailleurs !
Mais, puisque cette adaptation de Danganronpa a demandé plusieurs années avant d’arriver chez nous, il va falloir parler de la qualité du travail effectué par Mana Books pour nous proposer cette œuvre. La qualité papier est très bonne et rien que la prise en main montre l’envie de l’éditeur de proposer un travail de qualité. L’impression est tip top et même la qualité de la traduction est au rendez-vous. Du côté de chez Mana Books, ce Danganronpa rend copie parfaite. Bravo les gars (et les gattes) !
Bref, vous l’aurez compris, cette adaptation de Danganronpa rend véritablement hommage à la licence dont il est tiré : Danganronpa. Le manga démarre très bien et l’on retrouve toutes les qualités des jeux dans cette adaptation papier. Kazutaka Kodaka et Spike Chunsoft peuvent être fiers de la qualité du travail de Takashi Tsukimi, qui rend une copie quasi parfaite et cela nous met dans de très bonne condition mentale (a contrario des protagonistes de l’histoire) à l’arrivée prochaine des tomes suivants.
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