Vengeance of Mr. Peppermint – Influence sud-coréenne
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Rédigé par Neomantis Dee
Jeu indépendant développé par la petite équipe de Hack The Publisher et édité par Freedom Games, Vengeance of Mr. Peppermint est un beat’em all 2D à défilement horizontal puisant son inspiration dans plusieurs titres tels que River City Girls, Mother Russian Bleeds ou encore Hotline Miami et la licence Yakuza, de l’aveu même des développeurs. Si les premiers cités se retrouvent logiquement sur la partie gameplay, les deux autres références sont moins explicites.
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De surcroît, le cinéma est aussi fortement représenté puisque différents passages du jeu vont renvoyer à des séquences précises de films sud-coréens, tandis que le protagoniste incarné est au croisement d’un Kazuma Kiryu et de Choi Min-Sik (acteur principal d’Old Boy de Park Chan-Wook). Ainsi, au travers des six niveaux à disposition nous retrouvons des clins d’œil appuyés à divers œuvres cinématographiques ; The Raid (qui n’est pas un film coréen), The Man From Nowhere, I Saw The Devil ou encore le film de Chan-Wook.
Nous avons eu l’opportunité de parcourir ce Vengeance of Mr. Peppermint dont les influences nous parlent beaucoup et, malgré une déception évidente, c’est l’occasion de parler d’un genre qui mérite plus de visibilité. Et puis, qui sait, peut-être qu’il peut vous intéresser.
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ToggleThe Game From Nowhere
Forcément au vu des influences, Vengeance of Mr. Peppermint se montre agressif. Les premières mandales délivrées annonce la couleur, rouge sang en l’occurrence. Tout de même loin des excès d’hémoglobine prisés par le cinéma sud-coréens ou d’autres jeux, le soft profite d’un sound design qui retranscrit bien la violence des impacts. Il y a de bonnes sensations et c’est plutôt punchy. Les coups ont l’air de faire mal, sur ce point le pari est tenu.
Surtout que les animations sont très réussies, notre héros est capable de dérouler quelques combos sympathiques mêlant poings et pieds. Les touches s’affichent d’ailleurs à l’écran. Nous avons aussi une parade qui, si exécutée au bon moment, peut renverser l’ennemi d’une prise de judo visuellement gratifiante. Que dire également des finish brutaux que l’on peut infliger aux adversaires étourdis. Malgré leur nombre restreint, ils ont le mérite d’être efficaces, d’autant plus quand l’animation découle de l’usage d’une arme.
Dans Vengeance of Mr. Peppermint il est aussi possible d’interagir avec quelques objets du décor, vraiment peu. Accrocher un type sur un crochet ou éclater un pot de fleur sur une tête est possible, mais limité. L’essentiel du gameplay se basant finalement sur le corps-à-corps. Leur présence reste fun, mais trop sous-exploité. Ce n’est pas ce qui cassera la redondance assez terrible des affrontements. Les six niveaux traversés sont bien différents, cependant les décors ne se renouvellent pas au sein d’un biome, ni la liste de coups.
Peppermint Ennui
En gros, vous passerez le plus clair de votre temps à combattre devant le même décor, jusqu’à ce que vous changiez de niveau. C’est une sensation un peu frustrante. On reste dans son couloir et on attend les deux ou trois vagues ennemis dont la diversité n’est pas le point fort. C’est vraiment dommage compte tenu de la partie esthétique convaincante. Et puis l’HUD n’est pas clair du tout, que ce soit la pseudo jauge d’endurance ou la barre de vie, c’est confus.
Sur la forme le jeu fonctionne, même la bande-son est cool, vraiment cool, malheureusement sur le fond c’est plus compliqué. L’imprécision du gameplay n’aidant pas. Malgré des références incontournables et les bonnes idées du studio, Vengeance of Mr. Peppermint prouve que ce n’est pas si simple de pondre un beat’em all 2D qui marque les esprits. Les idées sont là, un peu trop en surface cela dit. En outre, la concurrence fait mieux sur les fondamentaux.
Entre la légère latence sur les inputs et les mouvements imprécis, les combats peuvent devenir usants. Et le jeu est court. Il y aussi des errances qui peuvent déstabiliser. Par exemple, à plusieurs reprises le personnage réalisait des coups dans le sens opposé à la direction pourtant pointée. Il arrive aussi que la hitbox soit imprécise, même si dans ce cas précis c’est généralement à notre avantage. Plus embêtant sont les spams d’ennemis à distance, notamment un boss un peu relou au pistolet, ou le regroupement d’adversaires qui impacte la lisibilité.
Dernier poing pour Busan
Heureusement, ou non d’ailleurs, parmi vos combos il existe la suite de touches magiques pour humilier le jeu et foutre en l’air l’aspect ludique des combats. En effet, un combo en particulier peut étourdir à coup sûr les ennemis, les laissant à portée d’un violent finish. Petite pensée également à ses ennemis qui une fois à l’extrémité de l’écran réapparaissent, sans cohérence aucune, à l’autre extrémité. Dans un jeu à défilement horizontal de la sorte c’est perturbant. C’est une fois de plus regrettable, car Vengeance of Mr. Peppermint veut bien faire, et semble apte, mais comme trop souvent le gameplay et le fond passent après l’apparence.
Même le scénario mettant en scène une quête de vengeance tordue, propice à raconter des choses intéressantes avec simplicité et efficacité, surtout au vu des films revendiqués comme influences, n’en fait rien. Notre douteux et violent détective, qui cherche à mettre la main sur celui qui les a kidnappés sa sœur et lui quand ils étaient enfant, sa sœur n’ayant pas survécu, présageait du bon en début de jeu. Sauf que l’ensemble perd vite son attrait. Quelques choix de dialogues parsèmeront l’aventure tout en restant assez dispensables.
Il y avait pourtant matière à partir dans une direction un peu folle, à l’instar des passages oniriques dans Max Payne. Vengeance of Mr. Peppermint est un soft qui ne fait que survoler ses idées et, à l’image du film The Night Comes For Us qui n’avait pas su saisir la force de la duologie The Raid, les studios ne parviennent pas à faire honneur à leurs influences. Le soft semblait pourtant armé pour.
Petite déception de notre côté donc, bien que comme tout jeu il pourra se trouver un petit public qui s’amusera peut-être plus que nous le temps d’un après-midi ou d’une soirée. Parcourir des titres un peu décevants comme ici n’est pas forcément inintéressant, au contraire. C’est pourquoi nous partageons ce retour d’expérience. Nous espérons que le projet amènera un autre jeu du genre, mieux ficelé, car tout n’est pas à jeter. Difficile par contre de vraiment le recommander quand on trouve des titres comme Midnight Fight Express, The Fading Afternoon ou encore Okinawa Rush, clairement plus percutants.
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