Witchfire : On y a joué, le rogue-like des anciens de Bulletstorm et Painkiller a du potentiel
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Rédigé par Mathieu Corso
Witchfire est bien sorti le 20 septembre dernier sur PC via Epic Games Store, mais seulement en accès anticipé. Le titre de The Astronauts, un studio polonais basé à Varsovie composé d’anciens développeurs de Painkiller et Bulletstorm, a à coeur de nous proposer un FPS du même acabit. Dans son ambiance sombre et orienté époque victorienne, Witchifre trempe-t-il dans un rogue-like avec un gros potentiel en attendant sa sortie définitive ? Premier élément de réponse avec notre première impression sur le titre après quelques heures de jeu.
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ToggleUne boucle de gameplay qui doit encore s’améliorer
Au cas où vous auriez encore un doute à ce sujet, Witchfire ne sera pas un FPS solo traditionnel comme ce fut le cas sur un Bulletstorm voire un Painkiller. Effectivement, la production de The Astronauts opte pour la formule rogue-like, que l’on a vu passer dans moults jeux et qui est encore et toujours à la mode. Ici, le soft propose pour l’heure deux niveaux sur les six qui seront disponibles sur sa sortie définitive, avec de surcroît tout un aspect procédural. Votre but en tant que prêcheur sera de détruire notamment des sorcières et divers démons avoisinant le monde à l’esthétique victorienne. Ainsi, vous serez amené sur le premier niveau par exemple, à rencontrer des évènements aléatoires, voire un changement total de l’emplacement des coffres de réapprovisionnement, munitions ou monstres à chaque nouvelle expédition.
Les deux premiers mots qui viennent à l’esprit sur Witchfire après plusieurs runs, sont « addictif » et « fun ». Car force est de constater que la jouabilité globale est très nerveuse, épuisante même et surtout diablement jubilatoire à chaque instant. Chaque combat contre chaque créature démoniaque disposant d’un bestiaire assez varié, est éprouvant car il vous demande clairement de la réflexion sur quelle arme ou magie à utiliser à l’instant T. Bien évidemment, si le titre vous force à commencer votre première expédition avec une vulgaire pétoire tout en étant dénué de magies ou artefacts, la montée en puissance se fait progressivement ressentir de fil en aiguille. De fait, cela décuple le plaisir de jeu dans les affrontements, qui proposent une certaine variété avec ce combo armes à feu et magie païenne en parfaite osmose.
Autrement dit, il y a fort à parier que vous ne lâcherez plus le jeu. Vous l’aurez compris, l’addiction est bien présente sur Witchfire, prouvant que le titre est intéressant à bien des égards. L’une des ombres au tableau que l’on pourra noter pour l’heure, ce sera la lisibilité de l’action parfois mal ficelée. Il n’est pas rare de se faire enchaîner par une multitude d’ennemis sans pouvoir rien faire, voire se faire tuer d’on ne sait où sans n’avoir rien demandé à personne.
Nous avons aussi aimé la boucle de gameplay, consistant à s’échapper du niveau via des portails. Witchfire laisse un niveau de liberté considérable aux joueurs, car ces derniers peuvent aller où bon leur semble sur la map ouverte de chaque niveau. Vous pouvez soit tenter d’aller directement au boss du niveau pour l’affronter si vous vous en sentez capables, essayer de vous améliorer d’abord en tuant des groupes d’ennemis ce qui vous autorise ensuite à consumer un cristal donnant un bonus supplémentaire, voire tout simplement trouver le portail le plus proche pour prendre la poudre d’escampette si vous êtes en mal de munitions, de vie ou de potions afin de sécuriser votre Witchfire. C’est aussi ce côté-là qui donne à chaque fois envie d’y retourner pour une ultime run avant de dormir.
Les deux autres petits soucis que l’on soulignera également sur la bébé de The Astronauts, seront clairement la difficulté comme le gestion du côté aléatoire. Concernant d’abord la difficulté, elle peut être parfois abusive. Ceci peut être parfois la faute à pas de chance par la force de la génération procédurale sur le premier niveau. Mais pour le second niveau que nous avons pu testé brièvement après avoir vaillamment terrassé le boss de la première mission, force est d’admettre que nous aimerions un peu plus d’équilibrage, le titre nous prenant à la gorge d’emblée sans nous laisser souffler ne serait-ce que quelques secondes pour retrouver nos esprits.
Ce seront des détails à corriger, comme justement la gestion de cet aspect totalement aléatoire. Il n’est pas rare que lorsqu’on meure, nous soyons automatiquement obligés de refaire quasiment la même run afin de récupérer notre butin égaré à cause de notre mort. Cela peut être un problème, et nous aurions vu d’un bon œil que la carte change même lorsqu’on meurt. Nous verrons bien si les développeurs nous entendent mais dans ce cas précis, cela pourrait apporter un certain piment non négligeables aux parties. Attention aussi au degré de lassitude du jeu – qui n’est pas encore arrivé, heureusement – et de l’IA, qui ne nous a parfois pas trop convaincus bien qu’elle ne se laisse pas faire.
Des airs de Souls sur le côté amélioration
Dans cet aspect purement amélioration rogue like oblige, Witchfire s’est largement inspiré des Souls. Comme évoqué rapidement plus haut, vous récupérez de la Witchfire, qui va principalement contribuer à améliorer vos statistiques que ce soit en vitalité, endurance, ou encore en witchfire et chance. Chaque upgrade augmentera la statistique choisie, et la monnaie demandée augmentera à chaque fois que vous voudrez monter d’un niveau votre protagoniste. Il s’agit là d’une formule qui est très basique en l’état, mais qui s’incorpore assez bien au système de jeu du titre, réellement efficace.
L’obtention des armes est qui plus est sans prises de tête et facile d’accès. Dans votre QG qu’est l’Hermatorium, vous aurez aussi à disposition un miroir vous donnant la possibilité de faire des recherches sur divers objets et accessoires. De parchemins, en passant par les armes, les magies légères ou lourdes voire les arcanes – nous y reviendrons après -, vous devrez gagner du temps pour obtenir l’objet ou arme en question, ou les booster via des pièces trouvées dans vos expéditions. Vous pourrez ainsi par la suite réclamer votre dû une fois votre recherche terminée et faire le plein d’accessoires, armes ou parchemins. Dans le fond, cette mécanique d’amélioration n’est pas si compliquée une fois maîtrisée, et marche plutôt bien tout du long.
Viens ensuite tout un système d’amélioration d’armes via la salle des armes. En plus de devoir préparer votre équipement en matière d’armes classiques et démoniaques, magie où bien encore tout ce qui est reliques et bagues apportant des bonus, il est possible de les améliorer. Pour ce faire, vous devez accomplir de petits défis sur celles-ci en les utilisant, ce qui leur octroiera trois niveaux de puissance qui déverrouilleront de nouveaux bonus passifs intéressants contre vos ennemis. Rien qu’avec ce petit détail, Witchfire parvient à être profond, d’autant que le QG dans lequel on se balade avant notre expédition est bien fichu dans son ensemble.
A propos des arcanes, cette mécanique de jeu est brillamment liée à l’évolution des différents niveaux. A chaque recherche sur les arcanes que vous obtenez ensuite, cela ajoutera automatiquement de nouveaux événements sur la carte du niveau choisi. D’un démon à tuer lors d’un rituel, en passant par l’apparition d’un gardien qui peut vous causer du tort ou bien des pièges magiques qui peuvent vous faire perdre de la vie bêtement, il y aura de quoi expérimenter à chaque niveau dans l’obtention de Witchfire ou de butin intéressant. Mais forcément, rechercher des arcanes à foison ne fera qu’exacerber une difficulté déjà un poil relevée, et ce sera donc une mécanique faisant office de gourmandise empoisonnée. Clairement, le titre a un sacré potentiel, et pourrait bien attirer par son système de jeu poussé et profond.
Enfin et c’est un point à noter, le contenu laisse encore à désirer. Au total, nous avons pu noter 6 armes et une seule arme démoniaque. Côté magies, nous avons pu en débloquer au total 6, en sachant qu’il était encore possible d’en déverrouiller en aval. Pour le reste, nous devrons aussi prendre notre mal en patience pour découvrir les quatre autres niveaux, ainsi que les autres éléments à déverrouiller qui n’étaient pas encore disponibles comme les incantations. Affaire à suivre d’ici sa sortie mais pour l’heure, c’est un peu maigre même si nous sommes curieux de voir le résultat final.
Witchfire, ou une atmosphère malfaisante jusqu’au bout
On termine avec son esthétique, inquiétante et ô combien soignée à tous les étages. Chaque mètre carré parcouru de Witchfire nous fait instinctivement penser à du Painkiller, ce qui est un compliment pour le coup. L’ambiance qui y règne est malfaisante à chaque coin de la map, et son habillage gothique et victorienne marche du feu de dieu. On espère par contre que les décors et les environnements ne se répéteront pas trop sur le jeu final, car les deux niveaux présents sur cet accès anticipé se ressemblaient un peu trop…
En revanche, le bébé de The Astronauts est bien peaufiné sur la partie graphique. Déjà sublimé par une patte artistique qui détonne, le jeu est globalement beau. Le studio polonais fait le boulot sans forcer avec des textures soignées, une modélisation largement honnête et des effets pyrotechniques qui claquent. De plus, le jeu tourne sans sourciller, montrant que son optimisation est aux petits oignons.
Idem pour la bande-son, qui en fera frémir plus d’un. Avec des musiques au violoncelle qui accentue le côté très malsain que propose Witchfire, il faut dire que nous sommes pile poil dans le ton du jeu. Prions pour qu’il y ait d’autres musiques du même type qui arriveront sous peu pour le soft.
Que retenir de ce Witchfire sur son accès anticipé ? Pratiquement que du positif, tant le jeu a un potentiel fou pour devenir un excellent rogue like sur la durée. Solide dans son gameplay addictif et son côté amélioration clair et concis, le soft a tout pour plaire jusque dans son esthétique malfaisante qui envoûte instantanément. Il faut dire que The Astronauts a mis le paquet, et on sent une certaine maîtrise du studio qui a le savoir-faire nécessaire pour nous pondre un rogue like qui tend pour le moment vers la qualité. Bien entendu, il y a encore quelques soucis à régler sur le titre mais dans l’absolu, Witchfire pourrait plus que surprendre une fois sorti en version définitive. A surveiller de près.
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Date de sortie : 20/09/2023