Zenless Zone Zero : On a joué au nouvel action-RPG de HoYoverse, au niveau de Genshin Impact et Honkai Star Rail ?
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Rédigé par Jordan
Genshin Impact a bousculé les standards des gacha free-to-play et Honkai Star Rail n’a fait que confirmer le talent de HoYoverse/miHoYo pour donner vie à des productions de très grande qualité, en dépit d’un modèle économique discutable. Ces deux titres pourraient tout à fait suffire au studio chinois tant ils impriment des billets verts à eux tout seuls, mais d’autres projets viennent s’ajouter à cet écosystème particulièrement lucratif, toujours en essayant de proposer de nouvelles idées. Zenless Zone Zero a donc pour ambition d’être la quatrième vache à lait du studio (en comptant Honkai 3rd Impact), et après avoir passé plusieurs heures sur sa bêta fermée, on peut tout à fait voir qu’il en a les moyens, malgré certaines réserves inquiétantes.
Conditions d’aperçu : Nous avons joué une quinzaine d’heures à la bêta fermée du jeu sur PC, dans la plus haute configuration possible et avec une grande majorité des personnages, dans les limites possibles du système économique (les personnages étant bloqués derrière une loterie, gacha oblige).
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ToggleLe studio en terre inconnue
Même en passant d’un jeu d’aventure en monde ouvert (Genshin Impact) à un RPG fermé avec des combats au tour par tour (Honkai Star Rail), la patte HoYoverse était facile à cerner. Les personnages se ressemblaient d’un jeu à l’autre, tout comme certaines mécaniques qui se faisaient écho. Zenless Zone Zero entend bien bousculer cette zone de confort que s’est créé le studio, même si certaines similarités restent présentes. Exit la fantasy ou le voyage interstellaire, place à un univers plus urbain où les vidéo-stores sont encore légion et où la musique électro règne en maître, dans un monde presque contemporain, si l’on fait exceptions des personnages anthropomorphes et des monstres environnants.
Ce nouveau titre nous envoie dans la métropole de New Eridu, qui doit faire face à l’apparition de zones dangereuses – nommées Hollows – où la corruption semble transformer les êtres vivants (pensez à Astral Chain). Pour voyager dans ces « bulles » et pour enquêter sur le phénomène, tout en récupérant des ressources au passage, des Proxies guident à distance les guerriers à travers ces labyrinthes en les aidant à trouver le bon chemin. Et c’est l’une des particularités du titre face aux autres productions du studio : vous ne contrôlerez jamais directement votre avatar en plein combat dans Zenless Zone Zero, étant donné que celui-ci n’est que le guide. Pour une fois, les deux protagonistes (un frère et une sœur au choix) sont plus caractérisés que d’habitudes et sont des vrais personnages à part entière, entièrement doublés. Ce qui change des héros de Genshin Impact et Honkai Star Rail, dont la personnalité est plus effacée.
À vrai dire, tous les personnages ont droit à des traits de caractère plus exubérants que dans les autres jeux HoYoverse, collant ainsi parfaitement à cet univers plus pop. Entre un cyborg fan de super-héros aux allures de Deadpool, un faux yakuza, une maid-girl armée d’une roue tronçonneuse ou encore un gentleman lycanthrope adepte du taekwondo, les protagonistes ne manquent pas de charme et ont le mérite d’être vraiment différents de ceux des précédents titres. Ils sont d’autant plus aidés par des doublages qui sont encore une fois impeccables, même en anglais, mais aussi des modèles 3D plus peaufinés et des animations qui repoussent encore un peu plus loin la maîtrise du studio dans le genre.
HoYoverse sait y faire lorsqu’il s’agit de nous en mettre plein les yeux, mais les premières cinématiques de Zenless Zone Zero placent la barre encore plus haut. Ce qui est sans doute aidé par le fait que le jeu ait moins de choses à gérer, et qu’il se contente souvent de discussions façon visual novel entre deux grands moments spectaculaires. Le rythme reste tout de même bon et la narration plus digeste que sur certains autres jeux du studio, principalement parce qu’il nous laisse le droit de couper court à tous ces dialogues grâce à un bouton « Skip ». Enfin.
Video Kill The Action Star
En mettant de côté toute sa narration, on pourrait dire que Zenless Zone Zero est découpé en trois axes. Le premier nous permet de contrôler librement notre avatar dans certains quartiers de la ville de New Eridu, qui va servir de grand HUB central. C’est dans ces toutes petites zones que vous croiserez les PNJ ainsi que les personnages jouables, avec qui vous pouvez vous lier d’amitié.
On y retrouve aussi les divers marchands, qui permettent d’équiper nos personnages et d’offrir des bonus passifs pour les combats à venir, sans oublier une salle d’arcade où divers mini-jeux sont proposés (et où vous pourrez vous perdre longtemps). Une petite partie façon vie quotidienne, qui est divisée en plusieurs périodes au sein d’une même journée, ce qui n’est évidemment pas sans rappeler l’influence d’un certain Persona 5. Ce qui n’est clairement pas la partie la plus passionnante du jeu tant ces zones sont fermées.
On ne rentre vraiment dans le vif du sujet que lorsque l’on part en mission, avec tout d’abord un autre grand axe du jeu, que l’on aurait du mal à définir. Dans Zenless Zone Zero, vous n’explorez pas les divers donjons à pied en compagnie de vos combattants, mais plutôt à l’aide d’un avatar qui va devoir se frayer un chemin dans des labyrinthes en 2D représentés sous la forme de téléviseurs.
Chaque case représente une TV, et vous devez progresser de TV en TV jusqu’à arriver au bout du chemin, avec plusieurs « étages » à parcourir, qui sont truffés de bonus et de pièges. Ce qui est l’occasion de se creuser un peu les méninges en résolvant des énigmes, mais aussi de diversifier les approches avec par exemple un mode rogue-like qui va modifier sans arrêt le parcours tout en vous donnant des malus et des avantages aléatoires. Et pendant les premières heures de jeu, on salue cette mécanique de gameplay qui permet véritablement de différencier Zenless Zone Zero de ses prédécesseurs, jusqu’à ce qu’il se répète bien trop fréquemment et qu’il hache complètement notre progression.
« It’s Showtime »
Car oui, l’expérience la plus réussie à notre goût reste le dernier axe, les combats du jeu, qui sont bien trop expéditifs et minoritaires face à l’exploration de ces puzzles. Dans un donjon qui va s’étaler sur 10 minutes, vous pouvez être certain que les phases de combats ne représenteront qu’un tiers de l’expérience, ce qui est trop peu. Oui, le système de combat est également répétitif puisqu’il permet de contrôler des personnages qui n’ont qu’un moveset très limité, mais il n’en reste pas moins grisant.
Sur le terrain, vous pourrez contrôler une équipe de trois personnages en changeant de héros à la volée, chacun ayant son style bien particulier, comme dans un Genshin Impact. Ou du moins un Genshin Impact complètement dopé à qui l’on aurait injecté un soupçon de Bayonetta dans ses rouages pour le rendre nettement plus dynamique. Comme dans le jeu avec notre sorcière bien-aimée, on retrouve une esquive activant un bullet-time, ou encore des contres parfaits qui demandent le bon timing, ce qui va occasionner un changement de personnage à la volée pour enchainer les combos. On pourrait même aussi y voir une influence de NieR Automata avec cette petite peluche qui nous sert de drone mitrailleur.
Les ennemis disposent d’une barre de choc qu’il faut briser avant de lancer une attaque plus puissante, qui va elle aussi ralentir le temps pour nous permettre d’enchaîner des coups avec nos coéquipiers. Chaque personnage dispose aussi d’une attaque finale spectaculaire qui en met plein les yeux (parfois trop, et on ne le dira jamais assez : HoYoverse, s’il vous plait, moins de flashs lumineux dans vos jeux pour permettre aux personnes photosensibles de se sentir moins agressées).
Le tout donne lieu à un système de combat simple mais bourré de bonnes sensations et d’un dynamisme à toute épreuve. D’autant plus qu’il y a encore certainement à creuser avec des défis plus corsés, qui demanderont de bien gérer la partie RPG du titre en faisant attention aux affinités élémentaires de nos personnages, ou bien encore à leur build avec un système d’artéfacts qui ne sera pas étranger aux fans des précédents jeux de HoYoverse. C’est pour cela qu’on regrette que les affrontements sont moins moins présents que le reste, tout comme on pourra s’agacer de n’avoir droit à quasiment aucune exploration durant ces phases, qui se contentent d’aligner les arènes très succinctement. Arènes qui finissent d’ailleurs par toutes se ressembler, avec un recyclage trop prononcé.
T’es à plat, pas de combat
Le bon équilibre doit donc encore être trouvé et on espère qu’il en sera de même sur le système économique. Genshin et Honkai ont beau être des gacha purs et durs, ils restent encore relativement sages et moins prédateurs que d’autres jeux présents sur le marché. Principalement grâce à leur contenu gratuit mirifique, et la possibilité d’avancer gratuitement à notre rythme. Ce qui n’est pas tout à fait le cas de Zenless Zone Zero. Si le titre garde exactement la même composante gacha avec un système d’invocation de personnages, c’est le système d’énergie qui nous interroge.
Chaque mission demande de dépenser une certaine portion d’énergie, cette dernière se rechargeant avec le temps, comme dans tant de free-to-play. Dans Genshin, un système similaire est mis en place pour les donjons ou bien les boss hebdomadaires, afin de récupérer des artéfacts précieux. On retrouve cette même mécanique dans Zenless, mais elle n’est pas limitée qu’à cela. TOUTES les missions vous demanderont de l’énergie. Même celles de l’histoire principale. En dehors d’un mode entrainement, si vous souhaitez entrer dans une zone de combat (et simplement jouer pour le plaisir), il vous faudra avoir de l’énergie. Ce qui est courant dans les free-to-play, mais moins chez HoYoverse. On pourrait même dire qu’avec ça, Zenless Zone Zero apparait comme le jeu mobile le plus « jeu mobile » du studio. Espérons donc que les critiques à ce sujet soient entendues pour que le jeu final soit un peu plus permissif.
Malgré ces réserves, Zenless Zone Zero apparait sans aucun mal dans le haut du panier des productions free-to-play à suivre en 2024. Le plaisir de jeu est bien présent, les mécaniques sont bien huilées et l’univers est charmant, rempli de personnages hauts en couleurs que l’on adore déjà. Reste à trouver le bon équilibre dans cette formule en tirant les bonnes conclusions de cette bêta. Pour l’instant, Zenless Zone Zero n’a pas encore de date de sortie, mais on sait qu’il sera disponible sur PC, iOS, Android et probablement PS5.
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Date de sortie : 04/07/2024